L’Union pour l’épargne et l’investissement (UEI) vise à créer un véritable marché unique du financement dans l’UE, effaçant les frontières nationales. Ce projet européen s’inscrit dans la continuité de l’Union des marchés de capitaux, qui a permis l’adoption de plusieurs mesures permettant d’harmoniser les législations européennes et de favoriser les investissements transeuropéens (voir les plans d’action de 2015 et 2020).

Dans la déclaration du 7 mars 2024, le Conseil des Gouverneurs de la BCE souligne la nécessité d’accélérer ce projet. En ligne avec cette déclaration et les recommandations des rapports Letta et Draghi, la lettre de mission adressée à la Commissaire désignée pour les services financiers et l’UEI prévoit une nouvelle série de mesures qui seront portées par la nouvelle Commission.

Quatre axes de réforme sont promus par la Banque de France :

  • Une incitation à développer des fonds de capital-risque véritablement transfrontières.
  • Une relance de la titrisation dans un cadre transparent et sécurisé afin d’augmenter la capacité de financement des banques.
  • Une supervision européenne unique afin de garantir un cadre juridique commun et d’éviter la fragmentation de la régulation en 27 marchés nationaux.
  • Un registre partagé européen (European Shared Ledger) pour garantir des transactions rapides et sécurisées, accessibles dans toute l’UE et avec un risque réduit.
« Il faut aussi investir mieux, en priorisant bien davantage les innovations de rupture – et pour cela, muscler les fonds propres européens en réalisant l’Union pour l’épargne et l’investissement. »
François Villeroy de Galhau
,
gouverneur de la Banque de France
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Podcast Dialogue &co

Retrouvez le podcast de la Banque de France, intitulé « Dialogue &co : l'union pour l'épargne et l'investissement » avec Agnès Benassy-Quéré, seconde sous-gouverneure de la Banque de France.

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FAQ – Comprendre l’Union pour l’épargne et l’investissement

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L’Union européenne dispose d’une épargne abondante, mais celle-ci est souvent investie à court terme sur des actifs peu risqués ou à l’étranger.
Face à des besoins d’investissements pour les transitions écologique et numérique, la défense et l’innovation estimés à plus de 900 milliards d’euros supplémentaires par an, le système actuel reposant majoritairement sur le crédit bancaire est insuffisant. L’UEI permettrait alors :

  • de mobiliser cette épargne en Europe via un recours plus important aux marchés de capitaux ;
  • de financer des projets durables et innovants ;
  • de réduire le coût des fonds propres pour les entreprises ;
  • et d’offrir davantage d’opportunités d’investissement aux épargnants.

L’UEI prolonge et modernise le projet d’Union des marchés de capitaux lancé en 2015.
Elle en conserve l’ambition d’intégration financière, mais avec une approche :

  • plus concrète pour les citoyens et les entreprises ;
  • centrée sur l’investissement productif et durable ;
  • complémentaire à l’Union bancaire.

Les épargnants européens pourraient :

  • Bénéficier d’un éventail plus large de produits d’épargne européens, permettant des placements plus diversifiés, liquides et productifs. Accéder à des produits d’épargne à moindre coûts, via une concurrence entre les établissements financiers des différents pays européens,
  • Constituer une épargne de long terme et obtenir un meilleur rendement à risque équivalent ;

Non.
Les banques restent au cœur du financement de l’économie.
L’Union pour l’épargne et l’investissement complète leur rôle : en développant les marchés de capitaux, elle accroît leur capacité de prêt en augmentant et diversifiant leurs possibilités d’investissement. L’UEI, soutenue par une volonté politique, représente également une opportunité pour développer les champions européens dans les secteurs de la banque, de l’assurance et de la gestion d’actifs.

La titrisation permet à une banque de regrouper plusieurs prêts (immobiliers, PME, etc.) et de les transformer en titres financiers que les investisseurs peuvent acheter. Depuis la crise de 2008, ce mécanisme est strictement réglementé et transparent. Les nouvelles règles sur la titrisation visent à renforcer ce marché, en supprimant des obstacles réglementaires injustifiés. Cela permet :

  • aux banques, d’accroître leur capacité d’octroi de prêts aux ménages et aux entreprises ;
  • aux investisseurs, d’accéder à des placements plus rémunérateurs et encadrés.

La Banque de France :

  • analyse et promeut les réformes favorisant une Europe financièrement intégrée ;
  • participe aux réflexions européennes sur la supervision et l’investissement durable ;
  • veille à la stabilité financière et à la protection des épargnants.

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Mise à jour le 4 Novembre 2025