Le Système européen de garantie des dépôts
Le troisième pilier de l’Union bancaire porte sur l’harmonisation et le renforcement des systèmes de garantie des dépôts (SGD). Ces systèmes visent, dans chaque État membre, à protéger les déposants et à éviter les retraits massifs en cas de défaillance d’une banque (risque pour la stabilité financière).
L’adoption, le 16 avril 2014, de la directive 2014/49/UE du Parlement européen et du Conseil relative aux systèmes de garantie des dépôts a représenté un important effort d’amélioration de la protection des déposants, en réduisant à sept jours le délai maximum de leur indemnisation et en imposant un pré-financement des systèmes de garantie, à hauteur de 0,8 % du total des dépôts couverts. Ce cadre est pleinement applicable en France où il a été transposé en août 2015.
En 2015, la Commission européenne avait publié une proposition législative pour la mise en place d’un mécanisme européen de garantie des dépôts au niveau de la zone euro, financé par des contributions ex ante du secteur bancaire (pondérées en fonction des risques). Puis, la Commission a publié en 2017 une communication proposant un modèle « hybride », en deux phases successives :
- phase I de « réassurance » : soutien en liquidité entre systèmes nationaux ;
- phase II de « coassurance » : mutualisation progressive des pertes des systèmes nationaux.
Les discussions techniques sur ce projet sont toujours en cours.
Le gouverneur de la Banque de France a appelé, en 2021, à renouveler l’approche sur ce sujet en combinant : i) « l’idée bien connue d’un système de soutien de la liquidité entre les systèmes nationaux de garantie des dépôts et garantissant évidemment que chacun d’eux soit financé comme prévu » associée à ii) « une idée nouvelle, selon laquelle les filiales étrangères seraient affiliées au système de garantie des dépôts du pays d’origine. »
Néanmoins, la crédibilité de tout SGD repose sur un soutien financier solide. Pour la zone euro, le rapport des quatre présidents sur le renforcement de la zone euro anticipait que le MES pourrait jouer le rôle de soutien budgétaire (« fiscal backstop ») de l’autorité de résolution et du système de garantie des dépôts.