Une réflexion portée par de nombreuses banques centrales à travers le monde
La Banque de France n’est pas la seule à se pencher sur ces questions. Les rapports successifs de la BRI ont souligné l’intérêt croissant des banques centrales pour la question de MNBC – ainsi, 93 % d’entre elles exploraient les possibilités offertes par la mise en place de cette monnaie. La BRI elle-même y voit l’opportunité d’une amélioration des paiements transfrontières. En effet, ces derniers sont actuellement réglés selon le modèle de correspondance bancaire qui induit un nombre important d’intermédiaires : le règlement en est long et coûteux. Fortes de ce constat, la BRI et la Banque de France se sont associées dans deux projets d’expérimentation, Jura et Mariana, dans l’objectif d’améliorer des paiements transfrontières par l’utilisation de plusieurs MNBC sur des systèmes interopérables. Bien sûr, afin de permettre une véritable amélioration des paiements transfrontières, la mise en production de tels systèmes nécessiterait une importante coopération internationale.
Dans le prolongement de ces réflexions, la Banque centrale européenne (BCE) a également annoncé, le 28 avril 2023, des travaux exploratoires sur le règlement en monnaie de banque centrale d’actifs financiers tokenisés, qui pourraient débuter dès 2024. L’objectif de ces travaux exploratoires est de tester différentes solutions de MNBC interbancaire, y compris sur DLT, pour mieux comprendre comment ces solutions pourraient faciliter les interactions entre les services Target et les DLT. Pour y parvenir, l’Eurosystème échange régulièrement avec l’industrie au travers d’un Market contact group dont l’objectif est d’alimenter les réflexions de l’Eurosystème sur les avancées de l’utilisation de la DLT et de toute nouvelle technologie sur les marchés financiers.