Depuis 2018, la Banque de France a engagé une démarche d’investisseur responsable (IR) applicable aux portefeuilles dont elle a la pleine et entière responsabilité. La stratégie ne porte donc pas sur les portefeuilles liés à la mise en œuvre de la politique monétaire. Historiquement élaborée pour ses portefeuilles adossés aux fonds propres et aux engagements de retraite, la stratégie a été progressivement étendue aux portefeuilles pour compte propre en euros adossés à la base monétaire et aux réserves de change en devises. Fin 2024, 130 milliards d’euros étaient ainsi intégrés à la politique d’investissement responsable de la Banque de France.
Afin de structurer sa démarche, l’institution a constitué un corpus de documents de référence, qu’elle met à jour régulièrement. Il s’agit en particulier de sa charte d’Investissement responsable, qui expose les grands principes encadrant son action d’investisseur responsable, ainsi que sa politique de vote, qu’elle met en œuvre au sein des Assemblées Générales des entreprises dont elle est actionnaire.
Ce cadre est décliné au sein d’une stratégie opérationnelle, organisée en trois axes reflétant les enjeux prioritaires pour la Banque de France :
Enfin, la Banque de France rend compte chaque année de l’exécution de sa stratégie et de la mise en œuvre des objectifs qu’elle s’est fixés au sein d’un chapitre dédié de son rapport de durabilité.
Axe 1 : Climat et nature
La Banque de France s’est engagée à prendre en compte les enjeux liés au dérèglement climatique et à la préservation de la nature et des écosystèmes dans sa stratégie d’investissement responsable. Elle s’est pour cela fixé trois objectifs :
1. Réduire l’impact climatique de ses portefeuilles en alignant les poches actions sur une trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre compatible avec un scénario de réchauffement climatique inférieur à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, à l’horizon 2025. Cet objectif est étendu aux obligations d’entreprises à horizon fin 2026.
2. Exclure les émetteurs dont l’implication dans les énergies fossiles est supérieure aux seuils retenus pour les indices alignés sur l'accord de Paris
3. Contribuer au financement de la transition énergétique et écologique (TEE) et à la préservation de la biodiversité en investissant dans des fonds thématiques et des obligations vertes
Axe 2 : Critères environnementaux, sociaux et de gouvernance
Au titre du deuxième axe de sa stratégie, la Banque de France s’est engagée à intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la gestion de ses actifs.
En amont de ses investissements, et afin de s’aligner sur les exigences du label ISR français, elle exclut au moins 30 % de son univers entreprises sur la base de critères ESG. En aval de ses investissements, la Banque de France poursuit sa démarche de transparence en présentant annuellement une série d’indicateurs sur la performance ESG de ses portefeuilles. Enfin, depuis 2021, l’intégration des enjeux ESG se traduit également par des investissements à impact au sein de fonds thématiques et d’obligations sociales.
Axe 3 : Politique de vote
Afin de remplir son rôle d’actionnaire responsable, la Banque de France exerce ses droits de vote en appliquant une politique de vote sur mesure. Elle encourage une meilleure prise en compte des thématiques liées aux risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) par les entreprises dans lesquelles elle investit. C’est en particulier par ce levier qu’elle entend agir sur la dimension « gouvernance » de l’ESG, en fixant des exigences sur les bonnes pratiques des entreprises en la matière. La Banque de France se donne l’objectif d’exercer au maximum ses droits de vote dans les assemblées générales des entreprises dont elle est actionnaire.
Mise à jour le 19 Juin 2025