Remarques sur le changement climatique au Ambrosetti Workshop 20/11/2020
« Concernant la lutte contre le changement climatique, nous, banquiers centraux, ne pouvons pas être les seuls à agir : à l’évidence, nous avons besoin d’un prix de carbone. Mais nous devons faire notre part, et croyez-moi, il y beaucoup plus de consensus au sein du Conseil des gouverneurs qu’on ne le dit parfois. Permettez-moi de partager quelques convictions simples :
1. Nous, banquiers centraux, devons faire face au changement climatique, précisément au nom de notre mandat de stabilité des prix. Le changement climatique a bien évidement des conséquences importantes à long terme sur le niveau de prix (à commencer par ceux de l’énergie) et les perspectives économiques. Mais nous voyons déjà son impact à court terme : pensez aux incendies de forêts ou aux changements structurels à l’œuvre dans l’industrie automobile européenne. Ce n’est pas mission creep ; ce n’est pas « bien à faire, » c’est un « devoir faire ».
2. Par conséquent, nous devons réussir deux évolutions qui nécessitent un travail approfondi :
- Une évolution stratégique : en intégrant le changement climatique dans nos modèles économiques et nos prévisions;
- Une évolution opérationnelle : l’évaluation des risques climatiques dans notre cadre de collatéral. Nous aurons des discussions techniques sur la meilleure façon de procéder, en s’appuyant en partie sur une notation externe.
Mais je ne doute pas que, sur cette question aussi, l’Europe peut être dans le peloton de tête.