Merci d’être venus nombreux à cette présentation annuelle sur l’épargne réglementée. Comme vous avez été plusieurs depuis deux jours à nous interroger sur la position de Banque de France sur les annonces du Premier ministre, je commence par quelques mots d’actualité sur ce point.
La Banque de France n’est pas l’autorité budgétaire, mais l’efficacité de la politique monétaire s’inscrit dans un équilibre économique d’ensemble. La Banque de France a rappelé régulièrement, avec la totale indépendance de son diagnostic économique (cf. notamment sa « Lettre » annuelle au Président de la République du 9 avril dernier) deux impératifs d’intérêt national :
- il faut, pour stabiliser enfin le poids de la dette/PIB, ramener le déficit à 3 % d’ici 2029.
- il faut pour cela, par un effort juste et partagé, stabiliser les dépenses publiques totales en volume -elles ne doivent pas augmenter plus que l’inflation.
Beaucoup de ce qui a été annoncé mardi devra encore être précisé dans sa répartition, documenté dans ses économies, et bien sûr discuté démocratiquement. Sous cette réserve, l’orientation générale paraît aller dans une bonne direction pour maîtriser enfin notre dette publique, tout en préservant la croissance par la réduction de l’incertitude budgétaire et certaines pistes de réformes de fond. Il n’y a pas aujourd’hui de solution facile, sans effort, au problème du déficit français très excessif : mais plus notre pays attendrait pour s’y attaquer, plus le traitement serait douloureux.
