On parle d’inflation en cas de hausse durable et généralisée des prix des biens et services, et pas seulement d’un ou de quelques produits.
La déflation est l’inverse de l’inflation, c’est-à-dire une baisse durable et généralisée des prix. La déflation ne doit pas être confondue avec la désinflation, qui désigne une diminution du taux d’inflation (c’est-à‑dire un ralentissement du rythme d’inflation).
L’inflation et la déflation ont des effets sur notre vie quotidienne.
En cas d’inflation, une même quantité de monnaie (ou une même somme d’argent) permet d’acheter moins de biens et de services. Dit autrement, l’inflation fait que la valeur de la monnaie – ou son pouvoir d’achat – diminue (voir Les causes de l’inflation).
Une inflation excessive a plusieurs effets. D’abord, elle brouille les repères de prix et peut donc perturber les décisions d’achat ou d’investissement des ménages et des entreprises et conduire à une mauvaise allocation des ressources. Ensuite, elle pousse les prêteurs à augmenter les taux d’intérêt qu’ils exigent. Elle a enfin des effets redistributifs entre les différents agents économiques, au détriment du pouvoir d’achat des personnes qui ne peuvent pas faire évoluer leurs revenus en conséquence ou protéger la valeur de leur épargne (voir L’inflation et vous).
Dans des épisodes extrêmes d’hyperinflation, les effets négatifs décrits ci-dessus sont démultipliés et l’inflation s’auto-entretient dans une spirale inflationniste explosive (voir le schéma simplifié), les hausses de prix et de salaires se succédant à un rythme effréné. L’inflation augmente alors exponentiellement. C’est le cas par exemple au Venezuela, où l’inflation a atteint 686,4 % en 2021.
La déflation, quant à elle, conduit à un ralentissement de l’activité économique qui peut être prolongé et important. En effet, si les prix baissent durablement, les ménages ont tendance à reporter leurs achats et les entreprises leurs investissements, parce qu’ils anticipent de nouvelles baisses de prix. Les entreprises vendent moins ; elles n’embauchent plus, voire licencient. Le chômage augmente ; les salaires tendent à baisser. La valeur réelle des dettes s’accroît ce qui les rend plus difficiles à rembourser. La création monétaire est également freinée car les banques sont plus réticentes à accorder des crédits à des agents économiques dont les revenus futurs sont incertains. C’est la spirale déflationniste, cercle vicieux dont il est difficile de sortir (voir le schéma simplifié dans le document PDF).
Il est considéré que, sur le moyen et le long terme, l’optimum pour une économie est d’avoir une inflation modérée et stable, ce qui évite les inconvénients d’une inflation excessive et limite les risques de déflation. En effet, si les prix augmentent mais dans des proportions modestes et de manière prévisible, cela permet, par exemple, aux entreprises d’anticiper leurs coûts futurs, donc d’investir et de créer des emplois, ce qui dynamise la demande de biens et de services, et donc la croissance.
L’évolution des prix doit être mesurée (voir Le calcul de l’indice des prix dans le document PDF), anticipée et maîtrisée. La politique monétaire, qui est de la responsabilité des banques centrales, a pour rôle de maintenir une inflation modérée et stable. Dans la zone euro, le mandat qui a été donné par les traités européens à l’Eurosystème (c’est-à-dire la Banque centrale européenne – la BCE – et les banques centrales nationales des pays de la zone euro – pour la France, la Banque de France) est de maintenir la stabilité des prix, définie comme une inflation de 2 % par an à moyen terme au niveau de l’ensemble de la zone euro.
Quelques chiffres