L’endettement financier des entreprises provient des crédits bancaires d’une part (pour près des 2/3, en France) et des financements obtenus sur les marchés financiers d’autre part (un peu plus d’1/3, en France).
Un crédit bancaire est accordé par un établissement de crédit. Il existe plusieurs types de crédits octroyés aux entreprises selon les besoins de ces dernières, comme des crédits d’équipement, des crédits de trésorerie, etc.
Alternativement, une entreprise peut choisir de s’endetter directement sur les marchés financiers. On parle alors de financement de marché. Concrètement, l’entreprise émet des titres financiers (obligations, titres de créances négociables à court ou moyen terme) qui sont souscrits par des investisseurs aux profils très différents : investisseurs institutionnels, entreprises, particuliers. Des fonds sont alloués à l’entreprise, pour une durée déterminée, contre paiement d’un taux d’intérêt, fixe ou variable. Le taux d’intérêt est variable lorsqu’il évolue en fonction d’un indice de référence publié le plus souvent sur un marché de taux d’intérêt, comme l’Euribor (taux de référence du marché monétaire européen).
L’endettement est utile pour l’entreprise emprunteuse, par exemple pour financer ses investissements immobiliers (comme des bâtiments d’usine), ses investissements en équipements (machines, matériels) et son activité (qui peut générer un besoin ponctuel ou saisonnier de trésorerie).
L’endettement est souvent complémentaire d’un financement par fonds propres, provenant soit des actionnaires ou associés, soit des bénéfices non distribués de l’entreprise. Ainsi, une entreprise peut décider de financer un investissement en ayant recours pour partie à ses fonds propres et pour partie à de l’endettement souscrit auprès d’un établissement de crédit ou via les marchés financiers. Le financement en fonds propres est plus propice au financement des investissements les plus risqués ou plus incertains (innovation, prospection de nouveaux marchés, etc.) qui ont un effet plus important sur le potentiel de croissance de l’entreprise.
L’endettement soutient l’investissement des entreprises qui représente 13 % du PIB français. L’investissement concourt à l’amélioration de leur compétitivité, favorisant ainsi la croissance économique. L’endettement peut aussi conforter temporairement la trésorerie d’une entreprise, réduisant les risques de défaillances d’entreprises qui entraînent des suppressions d’emplois. Cela s’est particulièrement vérifié lors de la crise liée à la Covid-19.
En France, le taux d’endettement des entreprises s’élève à 73 % du PIB (décembre 2023). Il est inférieur à celui observé au Japon (101,8 %) mais supérieur à la moyenne observée dans la zone euro (56 %) et à la moyenne américaine (50,1 %).
Cet endettement a été favorisé par la période de taux d’intérêt historiquement faibles – voire négatifs, depuis la crise financière de 2008, et par la forte hausse des encours de crédit en réaction à la crise sanitaire (tirages de lignes de crédit des grandes entreprises et octrois de prêts garantis par l’État.) Les taux français ont été inférieurs à la moyenne observée dans la zone euro en 2021. Depuis l’été 2022 et le début de la hausse des taux directeurs de la BCE, la structure de financement à taux fixes et à maturité longue de l’endettement des entreprises françaises les a protégées de la hausse rapide des taux. La hausse du coût de l’endettement sera plus progressive mais aussi plus durable.