Depuis février 2024, le taux de rémunération du livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) a été supérieur à l’inflation, grâce à son maintien à 3 % jusqu’en janvier 2025 puis sa fixation à 2,4 % au 1er février 2025. Il continuera à l’être avec un taux de 1,7 % à partir du 1er août 2025, alors que le dernier chiffre d’inflation en France est sorti à 0,9 % en juin pour l’indice des prix à la consommation (IPC), et que nos projections nous conduisent à anticiper une inflation moyenne de 1 % pour l’année 2025. Le taux de rémunération du livret d’épargne populaire (LEP) a quant à lui été fixé en 2024 à un taux supérieur à celui de sa formule de calcul et nettement au-dessus de l’inflation : de 5 % au premier semestre, il a été fixé à 4 % au second semestre 2024, puis à 3,5 % au 1er février dernier, toujours au-dessus du résultat de la formule, et sera à 2,7 % à compter du 1er août 2025. L’augmentation du nombre de LEP, amorcée en 2022, reste solide puisque 1 million de livrets supplémentaires ont été ouverts en 2024. Avec près de 12 millions de LEP recensés au printemps 2025, l’impact positif de la communication et des mesures prises en faveur de ce livret destiné à l’épargne des ménages les moins aisés est très réel. Les banques et les pouvoirs publics doivent poursuivre pour augmenter encore ce taux de détention au sein de l’ensemble de la population éligible, de plus de 19 millions de ménages.
Trois autres faits marquants relatifs à l’épargne des ménages ressortent de cette nouvelle édition. D’abord, le taux d’épargne reste élevé en 2024, à 18 % du revenu disponible, soit plus de trois points de pourcentage au-dessus du niveau d’avant-crise. Une partie de cet écart a tenu à l’accroissement des produits d’intérêt en raison de la hausse des taux, mais le contexte d’incertitude joue un rôle important. Ensuite, l’assurance-vie bénéficie d’un regain d’intérêt. Enfin, la décollecte sur le PEL se poursuit, à un rythme comparable à celui de 2023, en raison essentiellement du nombre élevé de clôtures et malgré une reprise des ouvertures depuis 2023. Ce produit est en train de retrouver sa vocation d’origine, à savoir contribuer au financement d’un projet immobilier.
L’autre facette de l’épargne réglementée, c’est l’emploi des fonds collectés. La partie centralisée au Fonds d’épargne est largement mobilisée pour soutenir la politique du logement social et celle de la ville, avec un encours de prêts qui s’élève à 193 milliards fin 2024, en hausse de 7 % sur l’année, soit la plus forte progression depuis plus de dix ans. Le total des financements octroyés pour la transition énergétique du parc immobilier des particuliers, une autre priorité pour ces fonds issus de l’épargne réglementée, atteint 245 milliards. Enfin, une partie de l’encours collecté qui reste au bilan des banques contribue au financement des PME : ce sont, en 2024, plus de 115 milliards de nouveaux prêts qui ont ainsi été accordés à nos petites et moyennes entreprises.
Dans un contexte où le ralentissement, souhaité et durable, de l’inflation entraîne la normalisation des taux de rémunération des livrets réglementés, les premières tendances 2025 montrent une normalisation progressive, sans rupture brutale, des collectes sur ces supports. Les encours restent à un niveau élevé avec une protection du pouvoir d’achat de l’épargne, et plus encore celle des ménages les moins aisés grâce au LEP. Les fonds collectés demeurent une ressource stable au service du financement de l’économie et des investissements publics, pour le bénéfice de tous.