Bulletin de la Banque de France

La situation financière des PME et des ETI en 2024 : face à des perspectives incertaines, des fondamentaux plutôt robustes

Mise en ligne le 8 Juillet 2025
Auteurs : Benjamin Bureau

Bulletin no 259, article 2. Cette étude mobilise 1,6 million de liasses fiscales 2024 pour éclairer la situation financière des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises. Fin 2024, les PME et les ETI présentaient des signes forts de résilience, avec notamment des taux de marge qui ont continué de résister, des taux d’endettement en baisse, et une trésorerie toujours solide. L’année 2024 a toutefois été marquée par un ralentissement de l’activité et des coûts de financement toujours en hausse. Par ailleurs, la capacité de remboursement des PME et ETI françaises, telle que mesurée par la cotation Banque de France, s’est légèrement dégradée en 2024. Dans le contexte plus incertain de 2025, certaines entreprises particulièrement fragiles pourraient connaître des difficultés accrues. 

Image BDF259_2
Trésorerie des PME et des ETI françaises

Cet article analyse la situation financière des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) en 2024, en mobilisant les données du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France. Le périmètre d’étude couvre les PME et les ETI ayant leur siège social en France, soumises à l’impôt sur les sociétés, et n’appartenant pas au secteur financier.

L’étude exploite les comptes annuels 2024 de 1,6 million d’unités légales, regroupées en 1,4 million d’entreprises au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME). Au sein des PME, et en suivant la classification de la LME, on distingue les microentreprises des autres PME. Au total, l’échantillon d’étude couvre environ 90 % des effectifs et 85 % de la valeur ajoutée produite par les PME et ETI françaises.

1 Dans un contexte de ralentissement de l’activité, le taux de marge a résisté en 2024

Le chiffre d’affaires a progressé lentement en 2024

En 2022 et 2023, la hausse du chiffre d’affaires des PME et des ETI a été fortement tirée par le contexte inflationniste – avec des progressions de 13 % ou plus en 2022 et de 5 % ou plus en 2023. En 2024, avec le retour de l’inflation autour de 2 % en France, la croissance du chiffre d’affaires a été plus modérée : + 2,8 % pour les microentreprises, + 1,3 % pour les autres PME et + 0,6 % pour les ETI. Le chiffre d’affaires a de surcroît progressé moins vite en 2024 que sa moyenne de long terme (2001-2023) : – 2,8 points de pourcentage (pp) pour les PME (hors microentreprises) ainsi que pour les ETI.

Le ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires a pesé sur la croissance de la valeur ajoutée. Cette dernière a progressé de 3,4 % pour les microentreprises, de 2,5 % pour les autres PME et de 3,6 % pour les ETI (contre respectivement 6,1 %, 5,0 % et 5,2 % en 2023). Le ralentissement de l’activité – en matière de chiffre d’affaires ou de valeur ajoutée – s’est vérifié dans tous les grands secteurs d’activité.

Mais le taux de marge a continué de résister

Le taux de marge, défini comme le rapport de l’excédent brut d’exploitation (EBE) sur la valeur ajoutée, reflète la part de la valeur ajoutée qui reste à l’entreprise après le paiement des charges de personnel et des impôts de production. Il a continué de …
 

Mise à jour le 8 Juillet 2025