Bulletin de la Banque de France

En 2024, les assureurs et fonds de pension ont conservé des portefeuilles diversifiés dans un environnement économique incertain

Mise en ligne le 30 Septembre 2025
Auteurs : Frédéric Ahado, Andréa Barnava, Laure Chantrelle, Alexandre Chevallier, Laure Desseaux

Bulletin no 260, article 2. Les assureurs et fonds de pension ont privilégié, en 2024, les obligations à maturité longue, au détriment des OPC monétaires, dans un contexte de repentification de la courbe des taux (baisse des taux courts, stabilité des taux longs). La part des actifs obligataires, en hausse en 2023, se maintient à un niveau élevé. La dynamique de renouvellement des portefeuilles obligataires s’est poursuivie, permettant une amélioration des rendements grâce à des réinvestissements sur des titres à coupon plus élevé, notamment pour les fonds de pension. Les portefeuilles restent majoritairement exposés aux produits de taux libellés en euros. Les actifs mal notés n’en représentent qu’une part limitée. L’exposition aux instruments libellés dans une autre devise ou émis hors zone euro demeure également faible.

image Image Structure des placements des assureurs des assureurs et fonds de pension française à fin 2023 et 2024 Thématique Assurance Catégorie Bulletin de la Banque de France
En 2024, les assureurs et fonds de pension ont conservé des portefeuilles diversifiés dans un environnement économique incertain

1 Les assureurs et fonds de pension ont allongé l’horizon de leurs placements en produits de taux en 2024

En 2024, les placements des assureurs et fonds de pension ont continué leur progression après la reprise observée en 2023

Fin 2024, le montant des placements des assureurs et fonds de pension s’élevait à 2 950 milliards d’euros, dont 76,8 % correspondant à ceux des assureurs vie et 16,6 % à ceux des assureurs non vie. La part des fonds de pension, quant à elle, s’est établie à 6,6% en 2024, après 6,4 % en 2023.

Entre fin 2023 et fin 2024 l’encours total des placements a augmenté de 3,4 % (soit + 93,2 milliards d’euros). Cette évolution résulte d’acquisitions nettes (+ 55,3 milliards d’euros, dont 18 milliards issus des placements d’un nouveau déclarant), et d’effets de revalorisation positifs (+ 37,9 milliards d’euros). Le portefeuille obligataire affiche une modeste revalorisation (+ 0,5 milliard d’euros) en lien avec la stabilité du rendement de l’OAT 10 ans (malgré la baisse des taux directeurs, cf. infra). Par ailleurs, les plus values proviennent presque exclusivement des parts d’OPC non monétaires (+ 34,0 milliards d’euros), notamment des fonds actions dont les performances ont suivi la progression des marchés : + 24,7 % pour l’indice américain S&P500 et + 11,9 % pour l’indice européen Euro Stoxx 50.

Les assureurs et fonds de pension français ont pu réajuster leurs portefeuilles grâce à une dynamique d’achat soutenue, portant le total des acquisitions nettes annuelles à 55,3 milliards d’euros. Ils ont acquis des titres de dette pour 48,2 milliards d’euros, afin de bénéficier de rendements fixes attractifs. À l’inverse, ils ont vendu en net 7,0 milliards d’euros de parts d’OPC, les 14,1 milliards d’euros d’acquisitions d’OPC non monétaires ne compensant pas les cessions d’OPC monétaires (21,1 milliards d’euros). Les placements en actions et participations, sont demeurés stables sous périmètre constant. Dès lors, la hausse observée (+ 14,1 milliards d’euros) s’explique quasi exclusivement par un effet de périmètre lié à l’entrée d’une nouvelle entité.

Assureurs et fonds de pension ont délaissé les instruments monétaires au profit de titres de dette à maturité plus longue (supérieure à 1 an)

La Banque centrale européenne (BCE) a continué de baisser ses taux directeurs suite au recul de l’inflation (– 100 points de base sur le taux de facilité de dépôt). Cette baisse s’est répercutée sur les taux courts, ce qui a incité les assureurs et fonds de pension ….
 

Mise à jour le 30 Septembre 2025