En 2008, un certain Satoshi Nakamoto met en ligne un article décrivant le fonctionnement d’un système d’échange numérique appuyé sur une nouvelle technologie, la blockchain. Ce qui s’échange sur ce système, ce ne sont pas des euros ou des dollars, mais des actifs numériques appelés bitcoins. Ces bitcoins sont créés ex nihilo (on parle d’actifs natifs) puis échangés à travers un réseau décentralisé d’ordinateurs (on évoque le terme « décentralisé » car il n’existe pas d’organe central de contrôle aisément identifiable). La sécurité des échanges repose, entre autres, sur des techniques de cryptographie (du grec « crypto » signifiant caché et « graphie » signifiant écrire). C’est la raison pour laquelle le bitcoin fait partie de la famille des « crypto-actifs ». Si le bitcoin constitue le crypto-actif le plus médiatisé et le plus valorisé, on recense, mi-2023, plus de 25000 actifs de ce type dans le monde : l’ether, le ripple, etc.
Les bitcoins ne peuvent pas être qualifiés de monnaie car ils ne remplissent aucune des trois fonctions essentielles suivantes :
- unité de compte : du fait de leur très grande volatilité, les crypto-actifs ne peuvent pas servir à exprimer et à comparer de façon fiable la valeur de biens et de services courants. Dans les faits, très peu de biens ou de services ont un prix libellé en crypto-actifs ;
- instrument de transaction : les crypto-actifs n’ont pas de cours légal, donc rien n’oblige les commerçants, les entreprises ou les administrations à les accepter en paiement, contrairement aux pièces et aux billets en euro qui sont les seuls moyens de paiement à avoir cours légal en France;
- réserve de valeur : la valeur des crypto-actifs n’est pas suffisamment stable pour que celui qui en détient soit certain de conserver sa richesse dans le temps.
Quelques chiffres