Depuis le début du conflit, la volatilité implicite a fortement augmenté sur les marchés actions européens et reste depuis lors à des niveaux élevés. Cette hausse de la volatilité s’est accompagnée d’un repli marqué des marchés actions européens, en particulier sur le compartiment bancaire.
Données au 15 mars 2022
- Hausse de la volatilité implicite sur les marchés actions, en particulier européens (V2X à 41 % le 15 mars 2022, après un pic intraday à 59 % le 7 mars, plus haut depuis mars 2020 et par rapport à une moyenne des dix dernières années de 20,5 %). La hausse de la volatilité implicite a été moins marquée sur l’indice S&P 500 (VIX autour de 30 % le 15 mars).
- Repli des indices actions européens (Eurostoxx 50 : – 11 % entre le 10 février 2022 – veille de la date à laquelle J. Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, a averti d’une invasion « imminente » de l’Ukraine par la Russie – et le 15 mars), en particulier des valeurs bancaires (Eurostoxx banks : – 24 % depuis le 10 février). La baisse des marchés actions américains est plus limitée (S&P500 : – 6 %, Nasdaq 100 : – 9 %), l’économie et les marchés actions américains étant moins exposés à la Russie et à l’Ukraine.
Parallèlement, l’euro s’est déprécié par rapport aux devises dites refuge (dollar américain, yen japonais et franc suisse). Le rouble a été encore plus lourdement touché par les mesures restrictives prises contre la Russie.
Données au 15 mars 2022
Le taux de change EUR/USD a atteint son plus bas niveau depuis mai 2020 (– 4 % entre le 10 février 2022 et le 15 mars autour de 1,10, après avoir atteint un plus bas à 1,08 le 7 mars). Le dollar américain a bénéficié de son statut de valeur refuge et d’une moindre exposition de l’économie américaine à la Russie et à l’Ukraine, tout comme le franc suisse (EUR/CHF : – 2,4 % à 1,03 entre le 10 février et le 15 mars) et le yen japonais (EUR/JPY : – 2,2 % à 129 entre le 10 février et le 15 mars). Les devises d’Europe de l’Est ont été particulièrement impactées par le conflit.
Le rouble a perdu près de 60 % de sa valeur contre le dollar depuis le 10 février 2022, même si son pricing est difficile à déterminer : un spread s’est formé entre les roubles onshore et offshore, et une cotation officielle n’est plus proposée par de nombreuses institutions comme la BCE ou la Banque de France . Les marchés actions russes (MOEX Russia) sont fermés depuis le 25 février 2022 et les valeurs russes cotées à Londres ont subi des pertes colossales (près de 90 % de baisse depuis le début du conflit, et la cotation de l’ishare MSCI Russia est suspendue depuis le 7 mars). Les obligations souveraines russes ne cotent plus en raison des sanctions.
Les prix des matières premières énergétiques et non énergétiques ont sensiblement augmenté depuis le début du conflit, mais demeurent très volatils.
Données au 15 mars 2022
Les prix du brent ont dépassé les 130 dollars par baril en intraday les 7 et 8 mars (plus de 120 euros/baril), avant de baisser depuis lors et de revenir vers les 100 dollars/baril le 15 mars (92 euros/baril).
Prix du baril de brent en dollar et en euro (1er contrat actif)
Source : Bloomberg
Les prix du gaz naturel et de l’électricité ont également très fortement augmenté, dépassant leurs niveaux de fin 2021, avant de diminuer nettement. Ils restent toutefois au-dessus de leurs niveaux d’avant crise ukrainienne.
Prix de l’électricité et du gaz (1er contrat actif)
Source : Bloomberg
Les prix des matières premières agricoles ont également fortement augmenté alors que la Russie et l’Ukraine sont des producteurs et exportateurs majeurs de plusieurs denrées alimentaires (blé, maïs, etc.).
Prix du blé, du maïs et du soja (1er contrat actif en dollar, Indice 100 = 1er janvier 2020)
Source : Bloomberg
Les prix de certains métaux ont également connu une forte hausse, notamment l’aluminium et le nickel. Le cours du nickel a même été suspendu durant plusieurs jours.