Document de travail

Promouvoir l’auto-entreprenariat : quels effets sur l’emploi et l’activité ?

Mise en ligne le 19 Octobre 2021
Auteurs : Gilbert Cette, Jimmy Lopez

Document de travail n°838. Cette analyse propose une évaluation des effets des réformes ayant promu l’auto-entreprenariat dans les trois pays ayant engagé de telles réformes depuis le début des années 2000 : Les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France. Pour cela, nous mobilisons les données d’une base non-cylindrée comportant 4 226 observations et croisant 12 pays de l’OCDE et 20 secteurs marchands sur la période 1995-2016.
On observe tout d’abord, au niveau global des pays, que la part des emplois non-salariés dans l’emploi total est assez stable ou décroissante sur la période dans tous les pays de notre base, à l’exception des trois pays où de larges réformes visant à promouvoir l’auto-entreprenariat ont été engagées, et où cette part augmente après l’engagement des réformes. Une analyse économétrique menée au niveau sectoriel confirme cette orientation et, à la fin de la période, les réformes engagées auraient ainsi pu aboutir à une augmentation de la part de l’emploi non-salarié dans l’emploi total de 5,5pp aux Pays-Bas, 2,5pp au Royaume-Uni et 2pp en France. Une approche en différences de différences aboutit à montrer que les réformes engagées n’ont par contre pas abouti à une augmentation significative de l’emploi total ou de la valeur ajoutée. Ces résultats suggèrent que les réformes visant à promouvoir l’auto-entreprenariat ont pu augmenter le nombre d’auto-entrepreneurs, mais principalement via une substitution entre employés et auto-entrepreneurs, et non via un effet d’offre ou une substitution avec des emplois auparavant informels. Ces résultats signifieraient que ces réformes ont échoué à atteindre leurs principaux objectifs déclarés.