La montée en puissance des MFI dans l’UE a contribué à la croissance du nombre de transactions contrôlées en 2022. Toutefois, aux États-Unis comme dans l’UE, peu de transactions sont bloquées (1 % dans l’UE, aucune transaction aux États-Unis en 2022), ce qui suggère que les MFI établissent un équilibre entre l'ouverture aux IDE et la protection des intérêts nationaux. Le faible nombre de transactions bloquées pourrait aussi refléter l’effet dissuasif des MFI.
Les technologies de l’information et de la communication et le secteur manufacturier constituent l’essentiel des transactions examinées ou bloquées, ce qui est cohérent avec le périmètre des MFI. Ces secteurs incluent en effet les technologies (intelligence artificielle, robotique…) et infrastructures critiques (communications, médias, traitement ou stockage de données) ou la défense.
L’origine géographique des investisseurs les plus contrôlés est en lien avec le poids de chaque nationalité dans les flux d’IDE (la part des investissements américains dans les investissements destinés à l’UE, et réciproquement). Toutefois, aux États-Unis comme en Europe, certains investissements, originaires de Chine ou de Russie notamment, sont surreprésentés dans les transactions filtrées et bloquées. Cette surreprésentation est le reflet de la prépondérance des investisseurs chinois contrôlés par des acteurs étatiques, qui font l’objet d’une attention particulière dans la plupart des MFI.
La tendance au renforcement des mécanismes de filtrage des IDE ne se dément pas. Aux États-Unis, l’administration Biden a annoncé à l’été 2023 la création d’un mécanisme de filtrage des investissements sortants, visant à limiter le risque de transferts de technologies susceptibles d’avoir des applications militaires. L’UE a affirmé la volonté de renforcer sa sécurité économique et d’analyser les risques posés par les investissements sortants dans sa stratégie européenne de sécurité économique (juin 2023).