Bulletin de la Banque de France

Les délais de paiement se sont réduits en 2024, sauf pour les grandes entreprises qui sont de plus mauvais payeurs

Mise en ligne le 17 Octobre 2025
Auteurs : Olivier Gonzalez

Bulletin no 260, article 5. En 2024, les délais dans lesquels les entreprises ont été payées par leurs clients ont de nouveau diminué. Après une année de stagnation en 2023, les délais pour régler leurs fournisseurs se sont réduits également dans les mêmes proportions.

La baisse des délais fournisseurs en 2024 s’explique principalement par l’amélioration des comportements de paiement des entreprises qui paient le plus vite, tandis que les plus mauvais payeurs ont, au contraire, encore allongé leurs délais.

En outre, si les délais de paiement ont reculé pour la plupart des secteurs et des tailles d’entreprise, les grandes entreprises ont dérogé à la tendance observée avec des délais fournisseurs plus élevés qu’en 2023. Elles ont été plus d’une sur deux à régler leurs factures en moyenne après le délai légal de 60 jours en 2024.

Quant aux PME, la persistance des retards continue de peser sur leur trésorerie (13 milliards d’euros pour le dernier exercice sous revue).

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Part des entreprises payant leurs fournisseurs avec retard par catégorie de taille, en 2023 et 2024

1 Dans l’ensemble, les comportements de paiement se sont améliorés en 2024, mais avec de fortes disparités

En 2024, les délais de paiement des entreprises françaises ont en moyenne diminué

Après une interruption de leur baisse tendancielle en 2023, les délais de paiement des entreprises françaises (hors microentreprises) ont à nouveau reculé en 2024 (cf. graphique 1). Cette baisse est d’ampleur équivalente pour les délais clients et les délais fournisseurs (respectivement – 1,5 jour de chiffre d’affaires et – 1,5 jour d’achats, cf. tableau 1).

Si elle est importante en moyenne, elle est cependant hétérogène au sein de la population des entreprises et irrégulière sur l’année 2024. En effet, en se fondant sur les entreprises présentes dans l’échantillon en 2023 et 2024, cette baisse s’explique principalement par la réduction des délais de paiement des entreprises qui paient le plus vite (« bas » de la distribution), alors que les délais des plus mauvais payeurs (« haut » de la distribution), tendent à augmenter (cf. encadré 2).

Par ailleurs, l’observation des délais de paiement moyens par trimestre montre que les tensions constatées au premier semestre 2024 se sont résorbées en fin d’année (cf. encadré 3).

Le fait d’accorder des délais de paiement à ses clients ou d’en bénéficier de la part de ses fournisseurs a des conséquences financières pour l’entreprise. Cet impact financier est mesuré par le solde commercial calculé comme la différence entre les encours de créances clients et de dettes fournisseurs en date d’arrêté rapportée au chiffre d’affaires de l’entreprise. Un chiffre positif traduit alors le fait que le crédit interentreprises génère un besoin de financement pour l’entreprise. Au contraire, si le solde commercial est négatif, le crédit interentreprises constitue une ressource pour l’entreprise. En 2024, avec le raccourcissement concomitant des délais clients et des délais fournisseurs, le solde commercial des entreprises s’est stabilisé à + 12 jours, son plus bas historique.

En 2024, les délais de paiement des microentreprises diminuent. Cette baisse est comparable à celle qui est observée pour le reste des entreprises en ce qui concerne les délais clients (– 1,7 jour de chiffre d’affaires) et légèrement plus forte pour les délais fournisseurs (– 2 jours d’achats). Ces derniers se situent ainsi pour la première fois à un niveau significativement inférieur à celui de 2019, avant la crise sanitaire. Le solde commercial des microentreprises est stable sur un an, à un niveau élevé sur la période observée. 
 

Mise à jour le 17 Octobre 2025