La crise de la Covid‑19, du fait de sa brutalité, de sa soudaineté et de son caractère protéiforme, a provoqué des mouvements inédits dans l’activité économique et le comportement des ménages. Pour les analyser avec rapidité, les institutions comme la Banque de France ont recouru aux données à haute fréquence – c’est‑à‑dire à publication hebdomadaire ou journalière. Ces données ont permis de pallier les délais de publication parfois longs des statistiques officielles, et ainsi de mesurer rapidement l’impact du choc sur l’activité économique. Elles ont aussi contribué à apporter un éclairage en temps réel sur les inquiétudes, les comportements et les anticipations des ménages et à cerner leurs préoccupations et celles des entreprises. La Banque de France, dans sa mission de service public, a ainsi pu adapter ses réponses aux attentes des ménages et des entreprises, que ce soit en vue de l’accompagnement des ménages surendettés ou dans le cadre de sa mission de médiation du crédit auprès des entreprises. Cet article présente une sélection de ces indicateurs, en mettant particulièrement l’accent sur le comportement des ménages et sur le suivi de la conjoncture internationale.
1. La Covid‑19 : une source d’inquiétude croissante pour les internautes
Le coronavirus, un sujet qui fait beaucoup parler de lui sur Internet
Eu égard au caractère massif et non anticipé de la crise sanitaire, le suivi de l’attention portée par les internautes au sujet du coronavirus constitue une information cruciale pour comprendre le degré d’inquiétude et de confiance des ménages, et ce faisant, leurs comportements économiques, notamment de consommation.
L’historique des recherches Google du mot‑clé coronavirus et de ses dérivés (covid, covid‑19) à travers le monde met en évidence un bond des requêtes des internautes en Chine dès la fin janvier 2020, en Corée du Sud et en Italie fin février, et dans les autres pays à partir de la mi‑mars. La méconnaissance du virus a d’abord généré des comportements d’apprentissage très prononcés de la part des ménages. Après un plateau général atteint fin mars, et qui dure jusqu’à la première semaine d’avril, le sujet perd progressivement en intensité relative (cf. graphique 1). Il convient de noter que les niveaux par pays ne sont pas comparables (cf. encadre).
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