Bulletin de la Banque de France

Le patrimoine économique national en 2018

Mise en ligne le 9 Janvier 2020
Auteurs : Valentin Guilloton, Jonathan Migeon

Bulletin n°227, article 1. Fin 2018, le patrimoine économique national net s’élève à 15 482 milliards d’euros, soit 8,0 fois le produit intérieur net de l’année. Porté par le patrimoine non financier, et notamment par les terrains bâtis, il poursuit sa progression, mais à un rythme moins soutenu que l’année précédente (+ 3,5 %, après + 4,6 %). Le patrimoine net des ménages atteint 11 735 milliards d’euros. Il progresse nettement moins vite que l’année précédente (+ 1,6 %, après + 4,7 %), pâtissant du repli transitoire du cours des actions à la fin de l’année 2018. Pour cette même raison, la valeur des fonds propres des sociétés non financières marque le pas (+ 0,3 %) et s’élève à 9 945 milliards d’euros. Le patrimoine net des sociétés financières se redresse pour s’établir à 722 milliards d’euros, le patrimoine financier net repartant à la hausse. Enfin, le patrimoine net des administrations publiques progresse (+ 7,6 %) pour atteindre 303 milliards d’euros fin 2018, après 282 milliards fin 2017.

Image Evolution des stocks patrimoniaux des grands secteurs institutionnels rapportés au flux macroéconomiques Description Le graphique présente l'évolution des stocks patrimoniaux des grands secteurs institutionnels rapportés au flux macroéconomiques de 2008 à 2018 avec 5 critères : - patrimoine net des administrations publiques / produit intérieur net ; - fonds propres des sociétés financières / produit intérieur net ; - patrimoine national net / produit intérieur net ; - patrimoine net des ménages / revenu disponible net des ménages ; - fonds propres des sociétés non financières (SNF) / valeur ajoutée nette des SNF. Lecture : Fin 2018, le patrimoine national net représente l'équivalent de 8,0 années de produit intérieur net. Sources : Insee et Banque de France, comptes nationaux base 2014. Chiffres clés : 15482 milliards d'euros : le patrimoine économique national fin 2018. +3,5% : la variation du patrimoine économique national enregistrée en 2018.

Fin 2018, le patrimoine économique national net (cf. définition en encadré 3) s’établit à 15 482 milliards d’euros, soit l’équivalent de 8,0 fois le produit intérieur net de l’année (cf. graphique 1 et encadré 1). C’est le montant le plus élevé depuis 2012. Il s’accroît à nouveau en 2018 mais à un rythme moindre qu’en 2017 (+ 3,5 %, après + 4,6 % en 2017 – cf. tableau 1). Cette hausse est portée par le patrimoine non financier (+ 4,2 %), et principalement les terrains bâtis (+ 5,5 %).

Les actifs et les passifs financiers (cf. définition en encadré 3) décélèrent nettement (respectivement + 1,2 % et + 1,6 % en 2018, après + 7,7 % pour chacun en 2017). Les actifs financiers progressant moins vite que les passifs, le patrimoine financier net diminue pour s’établir à + 7 milliards d’euros en 2018, après + 96 milliards en 2017.

1. Le patrimoine des ménages pâtit de la baisse importante du cours des actions

Fin 2018, le patrimoine net des ménages (cf. définition en encadré 3) marque le pas : il ne progresse que de 1,6 % après une hausse de 4,7 % en 2017 (cf. tableau 2). Il s’élève à 11 735 milliards d’euros, soit 8,5 fois le revenu disponible net des ménages (cf. graphique 1). Le patrimoine financier net baisse en effet pour la première fois depuis 2008 (– 2,7 % en 2018, après + 4,9 %).

Côté actifs financiers, les ménages continuent de privilégier les placements bancaires. L’encours en numéraire et dépôts progresse quasiment au même rythme qu’en 2017 (+ 4,5 %, après + 4,6 %), soutenu par une hausse des placements sur livrets et dépôts à vue dans un contexte de taux bas. L’encours en valeur de marché des actions et parts de fonds d’investissement est en baisse de 5,4 % après une progression de 9,4 % en 2017. En particulier, le portefeuille des ménages en actions cotées diminue en 2018 de 9,3 %, en raison de la baisse importante des cours : du 31 décembre 2017 au 31 décembre 2018, point bas boursier, l’indice SBF 120 chute de 11,7 % (après + 10,8 % en 2017). De surcroît, les flux nets d’acquisition d’actions et de parts de fonds d’investissement deviennent négatifs. Les actifs des ménages en assurance-vie (35 % de leurs actifs financiers totaux) décroissent également (– 1,3 %, après + 1,4 %), en raison d’effets de valorisation négatifs.

[Pour lire la suite, télécharger l'article]