1. La Médiation nationale du crédit est adossée à la Banque de France depuis 2018. Pouvez-vous nous rappeler son rôle ?
Les activités de la Médiation nationale du crédit sont essentielles et gagneraient à être plus connues. Il s’agit d’un dispositif public gratuit, confidentiel et rapide, destiné à accompagner les entreprises qui font face à des difficultés dans leurs relations avec leurs partenaires financiers, notamment les banques, les sociétés d’affacturage ou les assureurs-crédit. Son rôle est multiple : rétablir le dialogue entre les parties, identifier les blocages et faciliter la recherche de solutions concrètes, avec un objectif d’intérêt général : permettre aux entreprises de dépasser leurs difficultés de financement et de poursuivre leur activité. Positionnée comme un tiers de confiance, neutre et indépendant, la Médiation nationale du crédit s’appuie sur 105 médiateurs territoriaux du réseau de la Banque de France et des instituts d’outre-mer.
2. En 2025, en quoi la Médiation du crédit joue-t-elle un rôle important pour l’économie et pour nos concitoyens ?
Je suis convaincue qu’elle est une réponse adaptée à des enjeux très actuels. En 2025, dans un contexte marqué par des tensions économiques, des incertitudes géopolitiques et des transitions majeures (écologique, numérique, énergétique), de nombreuses entreprises, en particulier les TPE et PME, peuvent se retrouver fragilisées.
La Médiation du crédit peut alors jouer un rôle crucial pour éviter que des difficultés passagères ne se transforment en situations irréversibles. Elle contribue à préserver l’activité économique, à maintenir les emplois et à soutenir la vitalité des territoires.
En agissant en amont, elle permet aussi de restaurer la confiance entre les chefs d’entreprise et leurs partenaires financiers, ce qui est essentiel pour la résilience de notre tissu économique.
3. Quels seront vos objectifs, en tant que Médiatrice nationale du crédit ?
J’inscrirai mon action dans la continuité de celle menée par Frédéric Visnovsky, dont je salue l’engagement exemplaire. Avec la même exigence et la volonté constante de mieux accompagner les entreprises face aux difficultés, mes priorités seront les suivantes :
- Mieux faire connaître la Médiation du crédit auprès des entreprises, afin que chaque chef d’entreprise sache qu’il peut être accompagné avant que la situation financière de son entreprise ne se dégrade ;
- favoriser une culture du dialogue et de la prévention, en incitant les entreprises à solliciter la médiation dès les premiers signes de tension avec leurs partenaires financiers ;
- faire évoluer la logique d’accompagnement, en encourageant les acteurs de l’accompagnement à aller vers les entreprises pour les sensibiliser sur les outils de pilotage et dispositifs existants mobilisables en cas de difficultés ;
- poursuivre et approfondir le travail de coopération avec les acteurs bancaires et financiers, afin de garantir une écoute attentive et des réponses adaptées aux réalités du terrain.
Mon objectif est qu’ainsi, la Médiation du crédit soit perçue non pas comme un dernier recours, mais comme un outil de gestion des relations financières, ce qui est un défi mobilisateur et essentiel pour les années à venir.