La BCE devrait-elle ajuster sa stratégie face à un r* plus bas ?
Document de travail n°811. Nous abordons cette question à l'aide d'un modèle DSGE néokeynésien estimé sur données de la zone euro, incorporant une inflation tendancielle, une indexation imparfaite et une borne inférieure pour le taux d'intérêt nominal. Dans cette configuration, une baisse du taux d'intérêt réel en régime permanent, r*, augmente la probabilité de rencontrer la contrainte de la borne inférieure, ce qui entraîne des coûts en bien-être importants et justifie un ajustement de la stratégie de politique monétaire. Dans le cadre d'une règle de politique monétaire inchangée, une augmentation de l'objectif d'inflation de huit dixièmes de l'ampleur de la baisse du taux d'intérêt naturel réel est justifiée. En l'absence d'une augmentation de l'objectif d'inflation, et en supposant que la borne inférieure effective empêche la BCE de mettre en œuvre des politiques de taux d'intérêt négatifs plus agressives, l'ajustement de la stratégie monétaire nécessite d'envisager des instruments ou des règles de politique alternatifs, tels qu'un engagement à compenser les récentes réalisations d'inflation inférieures à la cible.