Bulletin de la Banque de France

En 2022, la carte bancaire est restée le moyen de paiement central dans les dépenses du quotidien en France

Mise en ligne le 7 Décembre 2023
Auteurs : Sophie Allain des Beauvais, Louis-Alexandre Bayol, Isabelle Maranghi, Adrien Mocek, Isabelle Valdès-Curien

Bulletin n°249, article 4. Alors que la numérisation des paiements se poursuit en France, la carte bancaire confirme en 2022 sa place prépondérante dans les moyens de paiement du quotidien. Dans l’ensemble, les transactions scripturales (c’est-à-dire hors espèces) augmentent, soutenues notamment par le développement des paiements sans contact et par mobile.
Si la carte est majoritaire en nombre de transactions depuis plusieurs années, ce sont bien les virements qui dominent en matière de montants échangés. À ce titre, le virement instantané pourrait progressivement s’imposer dans les années à venir, tant sa croissance est importante.
En parallèle, les paiements en espèces continuent d’être largement utilisés par les ménages. Ils représentent la moitié des transactions au point de vente et portent sur un peu plus d’un cinquième des dépenses.

Image En 2022, la carte bancaire est restée le moyen de paiement central dans les dépenses du quotidien en France
Usage des principaux moyens de paiement scripturaux en France, en volume

1. Dans un contexte de développement des usages numériques, la carte bancaire conforte son statut de moyen de paiement principal du quotidien

L’année 2022 confirme la progression générale de l’usage des moyens de paiement scripturaux observée depuis la crise sanitaire au sein de l’économie réelle : 29,5 milliards de transactions, représentant environ 42 500 milliards d’euros échangés (contre 24,9 milliards de transactions et 28 500 milliards d’euros en 2019).

Au sein des paiements scripturaux, la part des paiements effectués par carte a progressé continûment au cours des dix dernières années. Grâce à la diversité de ses usages, en magasin, à distance comme sur mobile, la carte a conforté en 2022 son statut d’instrument le plus utilisé en nombre d’opérations. Elle représente dorénavant plus de 60 % du nombre des paiements scripturaux, contre 46 % en 2012 (cf. graphique 1). Elle se démarque ainsi des autres moyens de paiement, qui se caractérisent au contraire par une relative stabilité des usages (virements et prélèvements SEPA) ou un déclin tendanciel (le nombre de paiements par chèque a baissé de 64 % depuis 2012).

Dans ce contexte dynamique, ce sont les usages les plus innovants qui présentent les taux de croissance les plus soutenus. Certains usages dématérialisés se sont durablement installés, comme le paiement sans contact, apparu en 2012 avec un plafond de 20 euros, favorisé par deux relèvements réglementaires successifs du plafond de paiement en septembre 2017 (passage à 30 euros) et en mai 2020 (passage à 50 euros). Cette ascension des paiements sans contact s’est opérée notamment au détriment des paiements avec contact et en espèces. Désormais plus de six paiements par carte de proximité sur dix (cf. graphique 2 infra) sont réalisés en mode sans contact, pour des montants moyens inférieurs à 20 euros. Le sans contact occupe désormais une place importante dans le paysage des moyens de paiement des ménages.

Le paiement par carte à partir d’un téléphone mobile progresse également fortement d’année en année (+ 177 % en 2021 et + 137 % en 2022), pour atteindre une part de près de 6 % des paiements par carte de proximité, et un peu moins d’un paiement sans contact sur dix.

Parallèlement, les commerçants sont incités à s’équiper en terminaux, parfois de plus en plus sophistiqués, afin de répondre au besoin d’acceptation de tous ces paiements par carte : le nombre de terminaux de point de vente a ainsi sensiblement augmenté.

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