Cet article analyse la situation financière des entreprises en 2022, en mobilisant la base des comptes sociaux du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France. Le périmètre d’étude couvre les entreprises localisées en France, soumises à l’impôt sur les sociétés, et n’appartenant pas au secteur financier. L’étude exploite les comptes annuels 2022 de 1,627 million d’unités légales, regroupées en 1,396 million d’entreprises au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME), couvrant les microentreprises, les autres petites et moyennes entreprises (PME), les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises (GE).
1. L’activité des entreprises françaises est restée dynamique en 2022
Le chiffre d’affaires a progressé de nouveau fortement
Après le choc d’activité de 2020 lié à la crise Covid, le chiffre d’affaires des entreprises françaises a fortement augmenté en 2022, pour la deuxième année consécutive (cf. tableau 1) : + 13,3 % en 2022 pour les microentreprises, + 12,9 % pour les autres PME, + 14,0 % pour les ETI et + 19,6 % pour les grandes entreprises.
Plusieurs éléments ont contribué à la hausse du chiffre d’affaires en 2022. Elle est tout d’abord tirée par le secteur de l’hébergement-restauration dont le chiffre d’affaires avait lourdement chuté en 2020 et qui s’est redressé plus tardivement que dans les autres secteurs (+ 50 % environ pour les microentreprises, les autres PME et les ETI, et + 30 % pour les GE). La hausse marquée des GE (+ 19,6 %) est par ailleurs tirée par les secteurs de l’énergie et du transport.
La valeur ajoutée a augmenté dans un contexte Inflationniste
La valeur ajoutée a crû fortement en 2022, aussi bien pour les microentreprises (+ 13,4 %, cf. tableau 1) que pour les autres PME (+ 10,1 %) et les ETI (+ 8,7 %). Cette dynamique, visible dans tous les secteurs, est notamment tirée par le rebond post-Covid de l’hébergement-restauration qui se concrétise avec un temps de retard par rapport aux autres secteurs. La hausse est en revanche moins marquée pour les grandes entreprises (+ 2,8 %). Ce résultat ne doit toutefois pas être surinterprété. Il s’explique essentiellement par les difficultés conjoncturelles d’un grand groupe français.
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