La sous-gouverneure de la Banque de France intervenait sur le thème "Interactions entre les politiques budgétaires et monétaires - leçons tirées de l'expérience récente", aux côtés de Klaas Knot, Président de la Banque des Pays-Bas et de Rold Strauch, chef économiste du Mécanisme européen de stabilité (MES) et du Fonds européen de stabilité financière (FESF), dans un panel présidé par Leonardo Melosi, de l’université de Warwick.
Son intervention a été l’occasion de rappeler que la multiplication et la diversité des chocs d'offre, ainsi que l’amoindrissement des marges de manœuvre budgétaires, conduisent à rendre le policy mix plus complexe. Lors de l’introduction de l’euro, le dispositif du policy mix supposait l'absence de choc d'offre. Aujourd’hui, la recrudescence des chocs (covid, prix de l'énergie, conflits géopolitiques) requiert un arbitrage entre stabilité des prix et stabilité de la production et une réponse budgétaire fine - grâce à un large éventail d'outils.
Le principal défi à l’avenir sera l’appréhension du risque climatique, divisé entre risques physiques et risques de transition qui pourraient entraîner une plus forte instabilité de l’inflation, au moment même où les capacités de stabilisation budgétaire sont amoindries et où les gouvernements sont occupés à financer la transition énergétique. Dans ce contexte, la politique monétaire devra être active pour limiter les incertitudes sur les prix et ainsi favoriser l’épargne longue et des taux d’intérêt à long terme favorables.
Retrouvez la présentation d’Agnès Bénassy-Quéré