Compte rendu de la réunion de politique monétaire du Conseil des gouverneurs de la BCE des 13 et 14 septembre 2023

La réunion s'est tenue à Francfort-sur-le-Main.

 

1. Examen des évolutions financières, économiques et monétaires et des options possibles

Évolutions sur les marchés financiers

Mme Schnabel a noté que depuis la précédente réunion de politique monétaire du Conseil des gouverneurs des 26 et 27 juillet 2023, les perspectives de croissance des investisseurs pour la zone euro et les États-Unis ont continué de diverger, accentuant l’écart des rendements nominaux et réels entre les deux économies et entraînant une baisse de l’euro vis-à-vis du dollar. En dépit du ralentissement attendu de la dynamique de croissance de la zone euro, les anticipations des marchés relatives à l’inflation à moyen et long termes ont encore augmenté. Partagées entre la perception d’un affaiblissement de l’économie de la zone euro et l’inflation persistante, les anticipations relatives au pic du taux de la facilité de dépôt et à la forme de la courbe des taux à terme sont restées globalement inchangées.

Les rendements souverains à long terme ont augmenté dans les principales économies avancées, mais la hausse a été plus modérée dans les économies, comme la zone euro, où de mauvaises surprises macroéconomiques sont survenues. S’agissant de l’impact de ces évolutions sur les marchés des changes, l’euro s’est nettement déprécié vis-à-vis du dollar américain, mais seulement légèrement en termes effectifs nominaux, en raison de la faiblesse généralisée des autres devises.
 
Une décomposition des rendements nominaux à un an dans la zone euro et aux États-Unis entre les taux réels et la composante inflation montre que la différence de perspectives économiques s’est traduite par une forte divergence des taux réels entre les deux économies. Les investisseurs donnent une valorisation plus basse pour les taux réels futurs à un an dans la zone euro au cours des quatre prochaines années, tandis que la vigueur de l’économie américaine a sensiblement poussé à la hausse leurs anticipations relatives aux taux réels futurs à un an aux États-Unis. Dans le même temps, en dépit de la détérioration des perspectives conjoncturelles, les investisseurs de la zone euro ont augmenté la compensation de l’inflation exigée sur les horizons à court et moyen termes.

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