La Banque de France et l’ACPR : deux institutions ambitieuses et résolues dans leur contribution à la lutte contre le changement climatique
Les risques associés au changement climatique sont une source de risque financier et, partant, doivent être analysés et appréhendés par les banques centrales et les superviseurs. Si la responsabilité première en matière de politique climatique revient aux gouvernements (engagement vers la neutralité carbone, politiques sectorielles, taxes, incitations fiscales, etc.), banques centrales et superviseurs doivent agir au titre de leur mandat, en particulier, en matière de stabilité financière et de stabilité des prix. Ces autorités peuvent également encourager le développement de la finance dite « durable » à travers des actions en matière d’investissement responsable ou de recherche. Les enjeux liés au changement climatique sont considérables et, alors que la lutte contre le changement climatique nécessite l’implication de chacun, le rôle du secteur financier dans le financement de la transition vers une économie bas carbone est déterminant.
« À la Banque de France et de plus en plus au sein de l’Eurosystème, nous sommes animés d’une ambition simple mais tenace :
faire tout notre possible pour soutenir et compléter l’action collective en matière de lutte contre le réchauffement climatique ».
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France (février 2021)
En mars 2021, la Banque de France a annoncé la création d’un
« Centre sur le Changement Climatique », dont les trois missions principales sont : coordonner les actions de la Banque de France et de l’ACPR en matière de prise en compte des enjeux climatiques ; analyser les risques associés au changement climatique sur le secteur financier, en lien étroit avec l’ensemble des experts métiers des deux institutions ; assurer le secrétariat du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS, voir ci-dessous). La Banque de France avait créé un Service de la Finance Durable dès 2019, devenant alors l’une des toutes premières banques centrales au monde à se doter d’une équipe totalement dédiée aux enjeux climatiques. La création du Centre approfondit et élargit cet engagement.
Découvrez les actions de la Banque de France et de l’ACPR
1. Agir pour préserver la stabilité financière
Les risques associés au changement climatique, qu’ils soient physiques ou dits « de transition », sont une source de risque financier. Au titre de leur mandat de stabilité financière, la Banque de France et l’ACPR agissent afin de mieux connaître l’exposition des secteurs bancaire et de l’assurance français à ces risques et de s’assurer qu’ils sont en mesure d’y faire face.
Depuis plusieurs années, la Banque de France et l’ACPR ont travaillé en ce sens. En 2020, l’ACPR a notamment lancé un exercice pilote climatique, soit un test de résistance aux risques financiers liés au changement climatique à horizon 2050.
L’ACPR a également mis en place une Commission Climat et Finance Durable fin 2019. Elle a pour mission principale d’éclairer l’ACPR sur la façon de prendre en compte les enjeux liés au changement climatique ainsi que sur les développements en matière de finance durable. Elle contribue également au suivi par l’ACPR des engagements pris par les intermédiaires financiers relevant de son champ de compétence. Elle est composée de représentants du secteur financier, du monde académique et de représentants choisis parmi les associations ou cercles de réflexion actifs dans le domaine couvert par la Commission consultative.