Bulletin de la Banque de France

Une part croissante d’OPC dans les placements financiers des assureurs établis en France en 2017

Mise en ligne le 10 Décembre 2018
Auteurs : Sébastien Gallet, Frédéric Guimiot, Côme Roero, Samuel Slama

Bulletin n°220, article 4. À fin 2017, les placements des assureurs français représentent 2 628 milliards d’euros, en augmentation de 3,3 % par rapport à 2016. L’allocation de leurs actifs est assez stable d’une année sur l’autre, tant en termes géographiques que sectoriels. À 618 milliards d’euros, la part des placements orientés vers le financement des entreprises non financières ressort à 24 % et à 13,5 % si l’on ne considère que les entreprises établies en France, soit 355 milliards, après prise en compte des placements effectués indirectement par les organismes de placement collectif (OPC). À l’intérieur des 355 milliards, les apports en fonds propres aux entreprises non financières établies en France ressortent à 132 milliards d’euros soit 5 % des placements totaux. Si, en montant, les financements apportés aux entreprises sont significatifs, ils continuent d’occuper une place secondaire au regard de la capacité globale de placement du secteur des assurances.

Image Ventilation sectorielle des placements des assureurs à fin 2017 Description Le graphique présente la répartition de la ventilation sectorielle des placements des assureurs à fin 2017 :  1. Placements directs : Administrations publiques : 25% Secteur financier : 30% Sociétés non financières (SMF) : 16% OPC : 27% Autres : 3 % 2. Mise en transparence des OPC : Administrations publiques : 1% Secteur financier : 7% Sociétés non financières (SMF) : 8% OPC non résidents : 7% Autres : 3 % Note : Avant mise en transparence, les parts d'OPC ont été isolées. Seule la mise en transparence des OPC résidents est effectuée, faute de données suffisantes sur les portefeuilles des OPC étrangers. Sources : ACPR, Banque de France ; remises annuelles 2017 Solvabilité II. Chiffres clés : 35% : la part des assureurs français dans les investissements des assureurs de la zone euro. 618 milliards d'euros : le financement direct et indirect apporté par les assureurs aux SNF. 250 milliards d'euros : le montant investi dans les secteurs sensibles au risque de transition énergétique. 56 milliards d'euros : acquisitions nettes de parts d'OPC par les assureurs en 2017.

1. Détentions directes des organismes d’assurance français à fin 2017

Des placements majoritairement orientés vers les produits de taux, la part des OPC en augmentation

Avec 2 628 milliards d’euros de placements évalués en valeur de marché, les organismes d’assurance établis en France et soumis à Solvabilité II détiennent 35 % des actifs gérés par les assureurs de la zone euro. La France constitue ainsi le premier marché de la zone euro. L’assurance-vie y prédomine : 91 % des actifs sont détenus par des organismes d’assurance-vie ou mixtes.

Si le montant des investissements est en augmentation de 3,3 % en 2017, la structure générale des portefeuilles des assureurs français soumis à Solvabilité II est assez stable dans le temps. Les obligations conservent une part prépondérante (60 %) dans les actifs des assureurs, en particulier vie ou mixtes.

Cependant, les assureurs-vie et mixtes investissent, en 2017, une part croissante de leurs actifs dans des parts d’OPC (+ 2,7 points sur 2017), au détriment des produits de taux (– 2,8 points sur 2017). Ils maintiennent la ventilation globale de leurs actifs entre secteurs public, financier et non financier. Cependant la part relative d’obligations de sociétés financières et non financières diminue légèrement entre 2016 et 2017.

La part d’obligations est inférieure dans les portefeuilles des organismes d’assurance non-vie (42 %, contre 60 % chez les assureurs-vie et mixtes). La majeure partie de l’activité non-vie consistant en des engagements à court terme (contrats à reconduction annuelle et garanties à indemnisation rapide, sauf dommages corporels et quelques activités de niche), l’allocation d’actifs est plus diversifiée, davantage tournée vers les OPC, les actions et les immobilisations corporelles. En particulier, la part des actions et participations est quatre fois plus élevée chez les assureurs non-vie que chez les assureurs‑vie et mixtes.

Les unités de compte très fortement investies en actions

Les organismes d’assurance-vie et mixtes placent différemment leurs liquidités selon la nature des contrats qu’ils portent. Ainsi, les placements détenus en représentation de contrats en unités de compte (UC), sur lesquels les assurés supportent le risque de marché, sont plus largement investis dans des OPC et plus fortement exposés, notamment via ces OPC, au risque actions. À l’inverse, compte tenu de la garantie en capital rattachée aux contrats en euros, les assureurs choisissent des placements remboursables et à la valorisation moins volatile pour leurs fonds généraux, composés à 76 % d’obligations.

[Pour lire la suite, télécharger l'article]