Bulletin de la Banque de France

Trois bonnes raisons pour que les banques centrales fassent (aussi) des statistiques

Mise en ligne le 31 Janvier 2024
Auteurs : Marie-Laure Barut-Etherington, Cécile Golfier-Chataignault

Bulletin n°250, article 4. La Banque de France et les banques du Système européen de banques centrales sont des acteurs majeurs de la statistique publique, en coopération avec les instituts nationaux. Les données économiques, et surtout financières, qu’elles produisent, bénéficient de leur indépendance et d’une méthodologie fiable et transparente. À ces spécificités s’ajoutent trois atouts :

  • les banques centrales peuvent croiser les indicateurs agrégés qu’elles produisent avec les données individuelles auxquelles elles ont accès (banques, entreprises non financières, données des douanes notamment), et ainsi s’assurer de la cohérence d’ensemble ;
  • elles ont pris le tournant du numérique et des technologies associées, et diffusent de nouveaux indicateurs, notamment sur le climat. Elles ont su aussi analyser en temps réel les conséquences économiques de la crise sanitaire et de l’invasion de l’Ukraine ;
  • elles mettent leurs statistiques à la portée de tous, en s’efforçant de les rendre accessibles à tous les publics.
     
Image Bulletin 250-4
La production de statistiques par la Banque de France

1. Les banques centrales observent les données économiques selon des angles variés

Les banques centrales produisent depuis longtemps des données relatives à leur « coeur de métier », les statistiques monétaires et financières, et complètent le dispositif du Système statistique européen (SSE) de manière différenciée selon les pays. La Banque de France produit à ce titre les statistiques de balance des paiements et de position extérieure, ainsi que les comptes nationaux financiers.

Selon les besoins, elle synthétise l’information contenue dans les données individuelles pour produire des indicateurs agrégés qui permettent d’avoir une vision panoramique de la situation économique. Elle peut également mettre l’actualité en perspective en ayant recours à des statistiques historiques dont l’analyse éclaire la situation monétaire et financière présente. Elle peut enfin exploiter des données granulaires, soit pour les réconcilier avec les grands agrégats, soit pour se focaliser sur des thèmes précis.

Plus récemment, les banques centrales se sont engagées dans la production de données sur le climat et sur les cryptoactifs. À l’heure où la numérisation favorise l’apparition de nouveaux acteurs et accroît l’offre de données facilement accessibles, cet article fait un point sur les atouts des banques centrales en tant que productrices de statistiques.

Face aux nouveaux acteurs issus du numérique, des gages de qualité essentiels

Indépendance, impartialité et transparence

Les caractéristiques intrinsèques des banques centrales garantissent la qualité et la bonne couverture de leur production statistique. Pour celles qui, comme la Banque de France, appartiennent au Système européen de banques centrales (SEBC), ces spécificités sont enracinées dans les statuts de la Banque centrale européenne (BCE) et du SEBC (les « statuts ») et dans le règlement européen (CE) n° 2533/98.

Leur production statistique repose sur un élément majeur, l’indépendance. L’absence de recherche de bénéfice commercial assure pour sa part leur impartialité

L’objectif étant d’éclairer les décideurs et d’informer le grand public, la transparence de l’information est vérifiée tout au long du processus de production. En amont, le SEBC mène des consultations publiques pour chaque projet de nouvelle collecte de données auprès des agents économiques, dans un double objectif de minimisation de la charge déclarative et de maximisation de l’utilité collective. Une fois la collecte établie, les banques centrales nationales (BCN) publient les normes et méthodologies utilisées.

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