Pourquoi le dynamisme des salaires n’a-t-il pas fait augmenter l’inflation en zone euro ?
Bulletin n°225, article 6. La faiblesse récente de l’inflation sous-jacente en zone euro malgré une baisse continue du chômage depuis 2013 a amené certains analystes à douter de la courbe de Phillips. L’évolution des salaires est pourtant bien conforme à sa relation historique avec le chômage. Cet article propose une décomposition nouvelle de l’inflation sous jacente afin d’expliquer l’absence apparente de transmission du coût du travail à l’inflation depuis 2017. Nous montrons que la hausse du coût du travail a été compensée par une baisse du taux de marge et une amélioration des termes de l’échange hors énergie et alimentation dans le sillage de l’appréciation de l’euro. Une augmentation du prix relatif de l’investissement en construction par rapport à celui de la consommation a également contribué à la déconnexion apparente entre coût du travail et inflation : le dynamisme des prix intérieurs concerne ainsi davantage le prix de la construction que celui de la consommation.