Minerais critiques : une estimation de l’élasticité-prix de l’offre à l’aide de données minières
Document de travail n°1002. Alors que la demande de minerais critiques à la transition énergétique augmente fortement, il est crucial de comprendre si l’offre est capable de s’ajuster pour y répondre. Dans cet article, nous abordons cette question en estimant l’élasticité-prix de l’offre de huit minerais entre 2000 et 2019, à l’aide de données production à l’échelle de la mine, et ayant une couverture mondiale. Nous isolons les variations de prix mondiaux des minerais dues à des chocs spécifiques de demande, grâce à un VAR structurel à restrictions de signe, et étudions la réaction de la production de minerais à ces variations de prix dans le cadre de projections locales. Pour la plupart des minerais, nous estimons une élasticité-prix de l’offre significativement positive et robuste. En moyenne, elle atteint 50 % au cours des cinq années suivant le choc, avec des effets plus marqués pour l’argent, le cuivre et le nickel. Nous explorons dans quelle mesure ces élasticités sont affectées par la localisation de la mine, ses caractéristiques, et celles du marché des minerais. Parmi les facteurs liés à la localisation, nous documentons des élasticités plus faibles pour les mines localisées à proximité de conflits. Ceci explique en partie des élasticités plus faibles sur le continent africain. S’agissant des caractéristiques de la mine, nous trouvons des élasticités plus faibles pour les mines dont les réserves prouvées sont plus grandes, produisant un plus grand nombre de minerais, et détenues par plus d’une entreprise. Enfin, s’agissant des caractéristiques du marché, nous trouvons des élasticités plus faibles lorsque la production mondiale est plus concentrée. L’ampleur et la significativité de ces hétérogénéités sont plus fortes immédiatement après le choc, et décroissent au cours du temps, suggérant que les producteurs s’adaptent à leur environnement.