Certaines explications peuvent être proposées pour essayer de comprendre cette évolution de la situation française.
Une hausse régulière des revenus des frontaliers en corrélation avec celle de leur nombre
Au sein des revenus primaires, les revenus nets des salariés affichent une hausse régulière. Ces revenus retracent essentiellement les rémunérations des travailleurs frontaliers (résidents Français travaillant à l’étranger) car celles des étrangers en France sont relativement marginales. Le nombre de frontaliers a augmenté de 12% en cinq ans, passant de 324,7 mille en 2010 à 363,7 mille en 2015 (Insee Première 1755, « Forte croissance du nombre de travailleurs frontaliers vers la Suisse et le Luxembourg »). La rémunération moyenne annuelle de ces salariés, obtenue en rapportant les revenus à ces effectifs, passe de 45,1 mille à 58,3 mille euros, affichant ainsi une hausse très significative (près de 30% de 2010 à 2015). Cette évaluation « moyenne » gagnerait à être affinée en tenant compte de certaines caractéristiques ou spécificités de cette population.
Une spécificité française dans la zone euro
À titre de comparaison, le solde des revenus des frontaliers pour la France est nettement supérieur à celui des autres pays européens pour lesquels on n’observe pas de tendance à la hausse (voir graphique 3). Ainsi, contrairement à une idée préconçue, le solde des rémunérations transfrontalières est proche de zéro pour l’Allemagne : les « recettes », c’est-à-dire les revenus des salariés allemands travaillant à l’étranger, compensent les « dépenses » correspondant aux rémunérations des résidents étrangers travaillant en Allemagne.