Cet article analyse la situation économique et financière des entreprises en 2020, en mobilisant la base des comptes sociaux du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France. Le périmètre d’étude couvre les entreprises localisées en France, soumises à l’impôt sur les sociétés, réalisant plus de 750 000 euros de chiffre d’affaires et n’appartenant pas au secteur financier. L’étude exploite les comptes annuels de plus de 330 000 unités légales regroupées en 220 800 entreprises au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME), couvrant les petites et moyennes entreprises (PME), les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises (GE).
L’analyse présentée ici sera complétée par une étude sur les grands groupes français, à paraître dans le Bulletin de la Banque de France. Cette autre étude, qui se concentre sur les grands groupes non financiers privés, est réalisée à partir de la base des comptes consolides de FIBEN et couvre donc l’ensemble de leur périmètre de consolidation, y compris l’activité des entités localisées à l’étranger, contrairement au présent article qui se concentre sur les entités localisées en France.
1. La crise sanitaire provoque un choc d’activité majeur en 2020
Le chiffre d’affaires recule pour toutes les tailles d’entreprise et dans la plupart des secteurs
Au terme de l’année 2020, après l’émergence de la crise de la Covid‑19, la mise en place de mesures de soutien, et l’ajustement du comportement des entreprises face a ces développements, le chiffre d’affaires des entreprises diminue de 7,8 % par rapport a 2019 (cf. tableau 1). Il s’agit de la première baisse d’activité enregistrée depuis 2009, alors marquée par une chute du chiffre d’affaires de 8,3 %. Si toutes les tailles d’entreprise sont concernées, le choc apparaît plus fort pour les GE (– 10,7 %) que pour les ETI (– 6,8 %), les PME étant relativement moins touchées (– 4,0 %). Les éléments pouvant contribuer à expliquer ces écarts sont discutés dans l’encadré infra.
Le chiffre d’affaires recule également pour la plupart des secteurs, avec toutefois des différences notables entre activités : les baisses sont très marquées dans l’hébergement‑restauration (– 31 %) et le transport (– 12 %).
Ces secteurs ont en effet été particulièrement exposés aux mesures de restrictions sanitaires lors du premier confinement et, dans une moindre mesure, lors du deuxième. À l’opposé, l’immobilier (– 3,4 %), l’information et communication (– 2,7 %), l’agriculture (– 0,1 %).
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