Chaque point correspond à une zone d’emploi au cours d’une période (1995-2001,2001-2007). Les variables sont exprimées en écart à la moyenne de la période. Le Hors-manufacturier exclut l’emploi public et parapublic. Source : Malgouyres (2016).
L’analyse économétrique confirme la relation négative montrée par le graphique 3. Un exercice de quantification simple suggère que 13 % du déclin de l’emploi manufacturier en France entre 2001 et 2007 serait imputable à l’essor de la concurrence chinoise.
Les effets sont de moindre ampleur en ce qui concerne l’emploi en dehors du secteur manufacturier mais ils sont néanmoins significatifs, ce qui suggère la présence d’effets de contagion locaux non négligeables. Les résultats impliquent en effet qu’une baisse de 10% de l’emploi manufacturier (en équivalent temps plein) induit par la compétition chinoise se traduit par une baisse de 3% de l’emploi local en dehors du secteur manufacturier.
Effets négatifs mais différenciés sur les salaires
Au-delà des effets sur l’emploi, la concurrence chinoise aurait un effet différencié sur les salaires selon la position dans la distribution des salaires, modifiant ainsi leur dispersion. Le graphique 4 montre l’effet estimé sur le salaire horaire pour différents percentiles de la distribution. On constate un effet moyen négatif dans les deux secteurs.
Cet effet est relativement uniforme le long de la distribution des salaires dans le secteur manufacturier. Toutefois il est peu précisément estimé dans le bas et le milieu de la distribution. Dans le secteur abrité, le choc n’a pas augmenté significativement le ratio entre le 9ème et 1er décile – mesure usuelle des inégalités. Néanmoins, on constate un effet négatif sur le salaire médian plus marqué que sur le haut et le bas de la distribution. La compression du bas de la distribution apparaît imputable à l’influence du salaire minimum dans le bas de la distribution des salaires.