Dans un précédent billet, Simon Ray évoquait l’embellie du marché de l’immobilier, dont témoignait la croissance des mises en chantier depuis fin 2014 (voir graphique 1). Cette dynamique s’est poursuivie en 2017, même si on observe un ralentissement (voir les prévisions macroéconomiques de la Banque de France). Parallèlement, les prix des logements anciens ont sensiblement augmenté, avec une hausse de près de 4% sur un an (Cf. graphique 1) et n’ont pas connu le même ralentissement que la construction. Ils n’ont toutefois pas retrouvé leur pic de fin 2011, année marquant le début de quinze trimestres consécutifs de baisse.
La capacité d’emprunt des ménages combine conditions de crédit et revenu
La capacité d’emprunt des ménages correspond au montant maximal qu’un ménage peut emprunter pour acquérir un logement aux conditions de crédit en vigueur sur le marché. Elle résulte principalement de la combinaison de quatre facteurs : le niveau de revenu au moment de l’octroi, la part maximale de ce revenu pouvant être consacrée au remboursement du capital et des intérêts d’emprunt, le taux d’intérêt et la durée initiale du crédit. Nous reprenons un indicateur agrégé de la capacité d’emprunt en considérant les conditions de l’emprunt moyen observées sur le marché du crédit (Avouyi-Dovi et al., 2014). Cet indicateur reflète l’évolution de la somme – actualisée au taux de marché – des capacités de remboursement mensuelles maximales, sur l’horizon de durée moyenne d’un crédit.
Nous faisons l’hypothèse que la part maximale du revenu qu’un ménage est en mesure de consacrer au remboursement de l’emprunt est une composante structurelle, invariante dans le temps. Si elle peut théoriquement influer sur la prime de risque et donc sur les taux moyens observés, elle n’a pas affecté les résultats concernant la dynamique de la capacité d’emprunt sur la période observée. La pratique usuelle des banques françaises est de l’établir au tiers du revenu courant, sous réserve d’un "reste à vivre" suffisant (fixé en fonction de la taille du ménage).
Après une hausse de 20 % entre 2014 et 2016, la capacité d’emprunt se stabilise
Le graphique 2 présente l’évolution de l’indicateur de la capacité d’emprunt des ménages ainsi que les contributions des conditions de crédit (taux et durée d’emprunt) et du revenu disponible brut par ménage à la variation de cet indicateur. Après une hausse prononcée de 20 % entre 2014 et 2016 due à l’amélioration des conditions de crédit (surface hachurée), la capacité d’emprunt s’est stabilisée à un niveau élevé en 2017.