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Compte rendu de la réunion de politique monétaire du Conseil des gouverneurs de la BCE des 23 et 24 juillet 2025
Compte rendu de la réunion de politique monétaire du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne qui s’est tenue à Francfort-sur-le-Main le mercredi 23 et le jeudi 24 juillet 2025.
Mise en ligne le 28 Août 2025
1. Examen des évolutions financières, économiques et monétaires et des options possibles de politique monétaire
Évolutions sur les marchés financiers
Mme Schnabel a commencé sa présentation en indiquant que les marchés financiers étaient revenus à un régime de faible volatilité et d’appétence pour le risque (risk on), laissant derrière eux les turbulences d’avril 2025 malgré de nouveaux épisodes liés aux droits de douane. La volatilité des marchés s’est atténuée après le pic de courte durée résultant des tensions au Moyen-Orient, les annonces de droits de douane par l’administration américaine ayant récemment été moins déterminantes pour la dynamique des prix des actifs, et les actifs risqués s’étant redressés à l’échelle mondiale depuis la dernière réunion de politique monétaire du Conseil des gouverneurs des 4 et 5 juin. Dans le même temps, l’économie de la zone euro a semblé plus résistante que prévu face à la hausse des droits de douane et à l’incertitude élevée relative à la politique commerciale. Malgré une nouvelle appréciation de l’euro, résultant en grande partie de la réévaluation de l’activité économique relative entre la zone euro et les États-Unis, les mesures de la compensation de l’inflation extraites des instruments de marché ont de nouveau légèrement augmenté et la courbe à terme des taux d’intérêt de la BCE s’est déplacée vers le haut.
Aux États-Unis, un découplage entre la volatilité des marchés et l’incertitude relative à la politique économique a été observé, plus encore que pendant le premier mandat présidentiel de M. Trump. Les marchés ont de plus en plus « fait abstraction » des annonces de droits de douane. Une des raisons pour lesquelles ils accordent moins d’importance aux menaces relatives aux droits de douane et à l’incertitude élevée réside dans le fait que les données macroéconomiques ont surpris à la hausse dans la zone euro, et récemment également aux États-Unis, signe d’une économie plus résistante que prévu initialement. Les prévisions de croissance du PIB de la zone euro se sont bien maintenues au cours des derniers mois. Certaines prévisions du secteur privé concernant la croissance du PIB en volume de la zone euro en 2025 et 2026 se sont établies à des niveaux proches de ceux observés avant les premières annonces de droits de douane américains en avril et ont continué d’indiquer une reprise progressive, la croissance devant s’accélérer de nouveau en 2027. En revanche, pour les États-Unis, les prévisions de croissance tirées de ces enquêtes ont été considérablement révisées à la baisse pour 2025 et 2026, et se situent bien au-dessous des niveaux de 2024.
La réévaluation des anticipations de croissance relative entre la zone euro et les États-Unis apparaît également clairement sur les marchés des actions. L’indice américain S&P 500 a en partie rattrapé ses mauvaises performances récentes, tout en restant largement sous l’indice de référence de la zone euro depuis le début de l’année, et notamment sous l’indice DAX allemand, qui a été stimulé par les mesures budgétaires du pays. Les actions des petites entreprises américaines ont tout juste retrouvé leur niveau atteint en début d’année et ont affiché des performances nettement inférieures à celles de la zone euro.
La révision des perspectives de croissance de la zone euro a également entraîné une réévaluation des mesures de la compensation de l’inflation extraites des instruments de marché. Les investisseurs ont révisé à la hausse leurs prévisions d’inflation pour 2025 et 2026, telles que mesurées par l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) hors tabac, par rapport aux anticipations formulées au moment de la précédente réunion de politique monétaire du Conseil des gouverneurs. Les inflation fixings se sont établis à leur plus haut niveau depuis mars pour la majeure partie de 2026, bien au dessus des niveaux observés au moment des réunions de politique monétaire d’avril et de juin. Pour 2025, ils se situaient au-dessous des niveaux de mars, en raison de prix de l’énergie plus bas. Les anticipations de croissance et d’inflation ont donc retrouvé, voire dépassé, leurs niveaux d’avant avril. Si l’appréciation de l’euro a modéré les anticipations d’inflation, cet effet a été plus que compensé par la remontée des prix de l’énergie.
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Mise à jour le 28 Août 2025