Paris, le 20 octobre 2021
En 2020, face à la crise, les pays des Coopérations monétaires Afrique-France font preuve d’une plus grande résilience que leurs voisins, mais avec des défis structurels accrus. Le Rapport dresse la situation économique et financière des pays en coopération monétaire avec la France en 2020, et fait le point sur leurs perspectives en fin d’année 2021.
Il est réalisé par la Banque de France, avec l’appui de la BCEAO, de la BEAC et de la Banque centrale des Comores qui en fournissent les données économiques et financières.
Ce ralentissement est toutefois moins marqué que dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne (ASS) et dans le monde, où les PIB se contractent de respectivement 1,7 % et 3,1 %. Le choc sur la croissance, les comptes extérieurs et les finances publiques a été davantage marqué dans les pays exportateurs de pétrole. L’ancrage crédible sur l’euro des monnaies des pays des Coopérations monétaires Afrique-France a en revanche permis de contenir la poussée du niveau général des prix en 2020 (2,2 % contre 0,3 % en 2019) et de maintenir l’inflation bien en-deçà de la moyenne de l’ASS (10,3 %).
Au niveau local, d’une part, les États ont mis en place des mesures d’urgence pour soutenir l’économie et les populations les plus vulnérables et, d’autre part, les banques centrales ont assoupli leur politique monétaire, y compris par le recours – parfois inédit – à des instruments de politique monétaire non-conventionnelle. Au niveau international, la plupart des pays ont reçu l’appui de facilités d’urgence et/ou de programmes financés par le FMI et ont bénéficié de l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) mise en place par le G20 et le Club de Paris.
On observerait ainsi un net redémarrage en UEMOA (+ 5,6 % après + 1,5 % en 2020), tandis que la reprise serait plus modeste en CEMAC (+ 1,3 % après – 1,7 %) et aux Comores (+ 1,5 % après + 0,2 %). D’importantes incertitudes demeurent toutefois, en lien notamment avec le niveau de vaccination contre la Covid-19, encore trop faible, et le risque sécuritaire persistant au Sahel. L’établissement d’une croissance durable et inclusive appelle par ailleurs, plus que jamais, le renforcement des marges de manœuvre budgétaires des États, l’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance publique, ainsi qu’une intensification de la lutte contre la corruption et la criminalité financière.
*Le premier brosse le tableau de la situation sanitaire et les conséquences socio-économiques de la crise de la Covid-19 en Afrique (Clerc, Jacolin, Lemaire et Viltard, 2021).
*Le deuxième souligne le rôle croissant des banques centrales dans le verdissement de l’économie face au risque environnemental, notamment via le soutien à l’émission d’obligations vertes et la constitution des réseaux climatiques de banques centrales et superviseurs (DebelsLamblin et Fleuriet, 2021).
*Le troisième met en lumière l’impact du réchauffement climatique sur les flux migratoires : ces derniers pourraient ainsi être démultipliés en Afrique dans les prochaines années, avec d’importants risques de déstabilisation au sein de la région (Le Goff et Lemaire, 2021).