La résilience de l’économie insulaire se confirme avec une activité économique qui progresse en février aussi bien dans l’industrie, les services marchands que le bâtiment. Dans un contexte de relative stabilité des prix des matières premières les professionnels restent vigilants notamment sur l’impact des hausses en cours et à venir des prix de l’énergie et de transport. Dans un contexte où les carnets de commandes sont encore bien orientés dans l’industrie et les services à la personne, les prévisions d’activité font état d’une progression de l’activité. En revanche la situation est plus fragile dans le bâtiment où la demande est plutôt orientée sur un rythme baissier.
Sur le début de l’année 2023, l’activité continue de bien résister. Selon les chefs d’entreprise participant à notre enquête (environ 8500 entreprises ou établissements interrogés entre le 24 février et le 3 mars), l’activité a progressé en février dans l’industrie et les services ; elle a été à peu près stable dans le bâtiment. Pour mars, les entreprises anticipent une nouvelle progression dans l’industrie et les services, et une légère baisse de l’activité dans le bâtiment.
Si la détente sur les difficultés d’approvisionnement se poursuit de façon assez nette dans le bâtiment (24% des entreprises industrielles les mentionnent en février, après 31% en janvier), ces difficultés se stabilisent dans l’industrie, où 33% des chefs d’entreprise les mentionnent après la forte baisse observée en janvier. Le jugement sur le rythme de hausse des prix des matières premières baisse significativement en février et retrouve un niveau désormais proche de celui observé avant la crise Covid. Les chefs d’entreprise indiquent également – dans de moindres proportions – un ralentissement des prix des produits finis, sauf dans l’agro-alimentaire où la dynamique de prix reste élevée. Après quatre mois de baisse, les difficultés de recrutement se stabilisent et concernent environ la moitié des entreprises (52%, après 51% en janvier).
Notre indicateur d’incertitude demeure élevé dans l’industrie et le bâtiment. Dans l’industrie, la situation de trésorerie se redresse mais est jugée encore dégradée, et l’opinion sur le niveau des carnets de commande s’effrite légèrement.
Concernant les conséquences de la situation énergétique, l’opinion remontée par les chefs d’entreprise s’améliore légèrement : ils sont de moins en moins nombreux à indiquer un impact sur leur activité au cours des trois prochains mois (29%, après 31% en janvier et 35% en novembre), notamment dans l’industrie.
Sur la base des résultats de l’enquête, complétés par d’autres indicateurs, nous estimons que la progression du PIB au premier trimestre 2023 s’établirait ainsi autour de + 0,1% par rapport au trimestre précédent, ce qui est légèrement mieux qu’attendu dans nos dernières projections macroéconomiques, publiées en décembre.
Points Clefs
Comme prévu dans l’industrie, la production est en progression sur toutes les filières et plus particulièrement dans l’agroalimentaire et la fabrication de matériels de transport. En effet la résorption des aléas techniques associée à un carnet de commandes bien orienté favorise cette évolution. Les prix sont globalement stables. Si les difficultés d’approvisionnement ne sont plus un sujet, celles liées au recrutement sont encore élevées et sont un réel frein à la croissance.
Le niveau des transactions dans les services marchands est en hausse. Cette évolution résulte majoritairement de l’orientation favorable de l’activité dans le conseil, l’ingénierie et le nettoyage. Les activités liées au tourisme sont encore sur un creux saisonnier. Les prix semblent se stabiliser. Pour autant, des répercussions de hausses liées à la progression du coût de l’énergie (15% sur la Corse) sont programmées par les professionnels. Les recrutements sont désormais anticipés par les filières liées au tourisme.
Contre toutes attentes, la filière du bâtiment poursuit sur un rythme haussier. En effet, on assiste à un effet rattrapage suite aux conditions météorologiques de janvier qui ont perturbé les chantiers. Les carnets de commandes sont encore faibles. Les prix des matières premières sont globalement stables. Ce grand secteur économique éprouve des difficultés marquées dans le recrutement.
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