Les avancées technologiques dans le domaine de l’information et des télécommunications, et les efforts de libéralisation des secteurs de services dans le monde, ont fortement accru la quantité d’activités commercialisables au‑dela des frontières nationales. En outre, depuis la conclusion de l’Uruguay Round en 1994, le commerce de services bénéficie à l’instar du commerce de biens d’un accord, le General Agreement on Trade in Services (GATS), visant à faciliter les échanges internationaux. Au cours des vingt dernières années, la France a su pleinement bénéficier de cette nouvelle donne en intensifiant ses échanges de services avec le reste du monde et en s’intégrant aux chaînes de valeur mondiales. La part des flux touristiques a diminué, et les entreprises françaises sont devenues davantage importatrices et exportatrices de services aux entreprises. En outre, les échanges de services ont engendré un excédent commercial pour la France sur toute la période concernée.
En 2020, la pandémie de Covid‑19 et les mesures sanitaires qui l’ont accompagnée ont évidemment fortement affecté les échanges internationaux de services. Mais la structure des exportations de la France a permis de limiter l’ampleur de leur baisse par rapport aux pays européens les plus dépendants du tourisme international.
1. Les services hors voyages, moteurs de la croissance du commerce extérieur de la France entre 2000 et 2019
Les échanges de services occupent une place croissante dans le commerce extérieur français. Entre 2000 et 2019, ils ont crû de 156 % (cf. graphique 1), soit deux fois plus vite que les échanges de biens (+ 75 %) ou que le PIB (+ 64 %) sur la même période, et ils dépassent les 500 milliards d’euros en 2019. Ils ont engendré sur cette période un excédent commercial moyen de plus de 20 milliards par an, atteignant jusqu’à 30 milliards en 2012 et en 2013 (et 24 milliards en 2019).
Les services de voyages, qui enregistrent les exportations et importations au titre du tourisme international, en sont un point fort, avec des excédents entre 10 et 15 milliards par an avant la crise. Leur poids tend cependant à diminuer. Alors qu’ils représentaient le tiers des échanges de services au début des années 2000 (35 % des exportations et 27 % des importations), ils n’en constituent plus que le cinquième en 2019 (21 % des exportations et 19 % des importations). En outre, alors que l’excédent des autres catégories de services a progressé régulièrement sur les vingt.
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