Une mesure du gain à utiliser l’IA : le cas des exigences en fonds propres bancaires
Document de travail n°809. Tirant parti des données granulaires, nous mesurons l'évolution des exigences de capital bancaire résultant de la mise en œuvre de techniques d'Intelligence Artificielle ("IA") pour prédire les défauts de l'entreprise. Pour chacune des plus grandes banques opérant en France, nous construisons un algorithme pour élaborer des pseudo modèles internes de gestion du risque de crédit pour une gamme de méthodologies largement utilisées en IA (forêt aléatoire, boosting de gradient, régression de crête, deep learning). Nous comparons ces modèles au modèle traditionnel généralement en place qui repose essentiellement sur une combinaison de régression logistique et de jugement d'expert. La comparaison se fait selon deux critères: la capacité à passer les tests de conformité utilisés par les régulateurs lors des missions sur site de validation du modèle (i) et les évolutions induites du capital requis (ii). Les différents modèles montrent des différences notables dans leur capacité à passer les tests réglementaires et à conduire à une réduction des exigences de fonds propres. Tout en affichant une capacité similaire à celle du modèle traditionnel pour réussir les tests de conformité, les réseaux de neurones offrent la plus forte incitation pour les banques à appliquer des modèles d'IA pour leur modèle interne de risque de crédit des entreprises, car ils conduisent dans certains cas à une réduction importante des exigences de capital.