Rapport

Rapport annuel de la Banque de France 2024 - Chiffres clés

Mise en ligne le 19 Mai 2025
Banque de France (c) Jolivel

« La bataille contre l’inflation est quasiment gagnée. Mais il nous faut maintenant faire face à un environnement de fortes incertitudes. La Banque de France y est engagée comme pôle de stabilité et de confiance » François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France 

Quelle a été l’action de la Banque de France ?

Notre engagement pour ramener l’inflation à notre cible de 2 % a été tenu ; la bataille contre l’inflation trop forte est quasiment gagnée

En France, l’inflation des prix à la consommation est passée de 3,4 % en janvier 2024 à 1,8 % en décembre 2024 et janvier 2025. Pour mémoire, elle avait atteint son pic en février 2023, à 7,3 %.

De même, en zone euro, l’inflation des prix à la consommation a baissé en un an, de 2,8 % à 2,5 % entre janvier 2024 et janvier 2025.

Dès que le risque d’une inflation trop élevée s’est dissipé, le desserrement progressif des conditions monétaires a pu être engagé. Quatre baisses des taux de 25 points de base ont eu lieu en 2024 (juin, septembre, octobre et décembre), suivies de deux baisses supplémentaires de même amplitude en février et mars 2025.

Le desserrement des conditions monétaires a permis de diminuer le coût des nouveaux crédits accordés aux entreprises et aux ménages en France. Cette baisse a entraîné une reprise de la production de crédits, en particulier de ceux à l’habitat.

Notre action sur les conditions monétaires a permis de ramener l’inflation vers sa cible de 2 % sans provoquer une récession : la croissance du PIB s’est établie en France à 1,1 % en 2024. Elle devrait être un peu inférieure en 2025 (0,7 %), mais repartirait plus nettement en 2026 et 2027.

Dans un contexte d’évolution des moyens de paiement à l’ère du numérique, les niveaux de fraude historiquement bas sur l’ensemble des moyens de paiement contribuent à maintenir un haut niveau de confiance en la monnaie. Cette situation s’explique notamment grâce aux actions du Comité national des moyens de paiement et de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement. L’année 2024 a également été marquée par la poursuite des travaux de construction de la nouvelle usine de fabrication de billets à Vic-le-Comte et les travaux préparatoires de l’euro numérique afin de continuer à offrir aux citoyens un choix de moyens de paiement modernes et sûrs.
 

Un système financier français résilient dans un contexte incertain et changeant

La solidité des secteurs bancaire et assurantiel, à laquelle l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) contribue par sa supervision exigeante et proactive, a représenté un facteur important d’absorption des chocs, au regard des incertitudes liées à l’environnement européen et international. Dans son Rapport sur la stabilité financière de décembre 2024, la Banque de France souligne également que le retour de l’inflation à sa cible et la baisse progressive des taux directeurs, dans un contexte de croissance française modérée, ont constitué des éléments favorables pour la stabilité du système financier français en 2024. Les mesures macroprudentielles adoptées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) ont en outre permis au système financier français de faire face aux vulnérabilités identifiées. En 2024, le HCSF, sur proposition du gouverneur, a maintenu le coussin de réserve de protection du crédit à 1 %.

La Banque de France et l’ACPR œuvrent à une meilleure prise en compte par les acteurs financiers des risques associés au changement climatique, à la dégradation de la nature et à la numérisation de la finance. À titre d’exemple, l’ACPR a notamment publié les résultats d’un nouvel exercice de stress test climatique, consacré exclusivement aux assureurs. Ils mettent en exergue une exposition importante des organismes d’assurance à des chocs liés au changement climatique et confirment la nécessité pour les assureurs d’intégrer le risque climatique dans leur stratégie et leur gouvernance. La Banque de France et l’ACPR sont par ailleurs pleinement engagées dans les travaux du réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS). S’agissant du risque cyber dans une économie toujours plus numérisée, la Banque de France a notamment participé à l’exercice de coordination transfrontalière dans le secteur financier organisé par le groupe d’experts en cybersécurité du G7.

L’ACPR veille au respect des bonnes pratiques commerciales et à la protection de la clientèle des institutions financières, ainsi qu’au respect des obligations de lutte contre le blanchiment. En 2024, les travaux de l’ACPR en matière de protection de la clientèle ont porté en priorité sur les produits dont la commercialisation ne semble pas suffisamment prendre en compte les intérêts des clients. L’ACPR a également inscrit 1 290 sites ou acteurs non autorisés sur des listes noires en 2024.
 

La Banque de France au service des entreprises et des particuliers

En 2024, la Banque de France a davantage encore accompagné les entreprises, grâce à des outils simplifiés et plus performants. Elle a ainsi ouvert sur internet, en mars, un « Espace dirigeant » qui constitue le point d’entrée unique pour accéder aux services spécifiques que la Banque propose. Elle a de plus déployé, dans trois secteurs à forts enjeux de transition écologique (production d’électricité, transports et foncières), un indicateur climat qui va aider environ 2 000 entreprises dans la gestion de leur transition. Par ailleurs, les 102 correspondants TPE-PME départementaux ont accompagné 8 126 porteurs de projets et dirigeants d’entreprise. De même, depuis 2020, le réseau des correspondants start‑up a accompagné près de 1 700 start‑up dans leur recherche de financement. Enfin, les demandes de médiation en matière de crédit marquent un léger recul en 2024 par rapport à 2023.

La Banque a poursuivi son action globale en faveur de l’inclusion financière des particuliers, à travers quatre canaux complémentaires (guichet, internet, courrier, numéro de téléphone unique, le 3414). Elle a procédé en 2024 à 29 295 désignations au titre du droit au compte et enregistré une hausse de 10,8 % du nombre de dossiers de surendettement déposés (134 803, contre 121 617 en 2023).

Opérateur de la stratégie nationale d’éducation économique, budgétaire et financière (EDUCFI), la Banque a sensibilisé 131 872 personnes à ces thèmes. En 2024, 318 156 collégiens ont obtenu le passeport EDUCFI. Grâce à la généralisation de ce passeport à toutes les classes de 4e, 750 000 élèves l’obtiendront chaque année. La Banque a également animé avec ses partenaires des ateliers sur le budget auprès de plus de 42 000 jeunes en Service national universel. Bénéficiant d’un site internet modernisé, la collection des « ABC de l’économie », développée pour les lycéens, étudiants et curieux de l’économie, propose désormais plus de 110 supports pédagogiques gratuits. La Cité de l’économie, Citéco, a également accueilli plus de 100 000 visiteurs dans l’année.

Prestataire de services financiers pour le compte de l’État, la Banque de France gère les comptes du Trésor public et les paiements associés. Depuis 2021, la Banque assure pour le compte de la Commission européenne l’émission de titres à court terme, qui financent le plan de relance européen NextGenerationEU.

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Mise à jour le 19 Mai 2025