Le rôle de la hausse et du poids des loyers dans l’inflation sous-jacente
Pour effectuer la comparaison transatlantique, l’inflation est mesurée par l’IPC (indice des prix à la consommation) pour les États-Unis et l’IPCH (indice des prix à la consommation harmonisé) pour la zone euro (ZE). L’analyse privilégie ici l’inflation dite "sous-jacente", définie comme l’inflation des prix hors énergie et alimentaire. Les prix de l’énergie et des biens alimentaires sont plus volatils et, notamment pour l’énergie, sont principalement déterminés par des facteurs internationaux. Il est donc utile de les mettre de côté lorsque l’on veut procéder à une comparaison des différences fondamentales d’inflation entre pays.
L’inflation sous-jacente aux États-Unis s’établissait en décembre 2016 à 2,2 %, soit 1,3 point de plus qu’en ZE et 1,8 point de plus qu’en France (toutes les mesures sont en glissement annuel). Une décomposition plus fine des indices montre que la dynamique des loyers explique une grande partie de l’écart entre pays. Cela tient à deux facteurs :
- D’une part, les loyers ont connu depuis 2012 une croissance beaucoup plus rapide aux États-Unis qu’en ZE et en France (cf. graphique 1) ;
- D’autre part, le poids des loyers dans l’indice des prix est plus important aux États-Unis (40% de l’indice des prix sous-jacent, contre seulement 12 % en ZE et 10 % en France). Dans l’indice américain, contrairement à l’européen, les loyers imputés aux propriétaires ("owner equivalent rent") sont inclus et représentent deux tiers du poids des loyers.
Ce poids plus élevé renforce ainsi l’effet de la hausse des loyers sur l’indice des prix aux États-Unis.