1. Quelle est la politique de la Banque de France concernant les activités de recherche en économie ?
Je suis convaincue que les activités de recherche sont essentielles à l'élaboration des politiques économiques en général, et au travail des banques centrales en particulier.
On pourrait penser que les domaines de recherche privilégiés de la Banque de France sont directement liés à ses deux mandats - politique monétaire, stabilité financière. Mais pour couvrir correctement ces deux questions, il faut aussi mener des recherches dans bien d'autres domaines : mécanismes de formation des anticipations, questions structurelles (productivité, emploi), impact et soutenabilité de la politique budgétaire, effets du réchauffement climatique sur l’activité, l’inflation et les bilans des intermédiaires financiers, transmission internationale des chocs, etc. Les domaines de recherche des experts de la Banque de France sont donc très vastes.
2. Pour quelle raison est-il important de promouvoir la recherche à la Banque de France ?
L’action de la Banque de France est pour partie directe (production et gestion des billets, notation des entreprises, traitement des dossiers de surendettement, supervision des banques et assurances, notamment). Elle est aussi, en grande partie, indirecte : la Banque contribue aux décisions de politique monétaire de l’Eurosystème, aux réglementations financières en Europe et à l’international, à la construction de diagnostics partagés sur la macroéconomie et la stabilité financière, etc.
Dans les deux cas, la qualité et la pertinence des diagnostics et préconisations de la Banque de France doivent être irréprochables. Il en va de sa crédibilité, et donc à la fois de la confiance du public et de l’influence de la Banque dans les enceintes européennes et internationales. Je crois beaucoup à une force de conviction qui s’appuie sur une recherche de haute qualité.
Pour rester à la frontière de la recherche, les interactions nourries avec la communauté universitaire sont indispensables. La Banque de France entretient des liens privilégiés avec les meilleures écoles d’économie en France et avec plusieurs think tanks européens de tout premier plan. Elle organise quasiment chaque jour des séminaires et conférences internationales, permettant aux chercheurs de la Banque de présenter leurs travaux, écouter et dialoguer avec les meilleurs chercheurs dans chaque domaine de spécialisation.
Chaque année, plusieurs prix sont remis à des chercheurs. Certains sont purement académiques et décernés à des experts renommés ; d’autres s’adressent à de jeunes chercheurs. Le site de la Banque de France publie à la fois des Documents de travail techniques et des articles courts (Bulletin), voire très courts (Bloc-notes Éco) permettant de faire connaître les conclusions de ces recherches au plus grand nombre.
La création d’une page LinkedIn consacrée à la recherche économique de la Banque de France vise à mieux faire connaître cette intense activité et à créer de nouvelles occasions d’interactions.
3. Vous avez récemment participé aux Journées de l’Économie (JECO) à Lyon. Dans quelle mesure ce type d’événement participe-t-il à la mise en lumière des travaux de recherche de la Banque de France ?
Les Journées de l’Économie de Lyon ont, cette année encore, permis de mettre en avant nos analyses et de débattre entre chercheurs, avec le public, sur les sujets économiques qui font l’actualité, comme l’inflation, les enjeux de la transition écologique, ou les incertitudes qui planent sur l’économie dans le contexte géopolitique actuel. Le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, est revenu sur les conséquences de l’élection de Donald Trump sur l’économie mondiale et européenne. Je suis moi-même intervenue sur le thème de la productivité et de la compétitivité. De nombreux experts de la Banque de France sont intervenus pendant les trois jours de l’événement. Je vous invite à retrouver l’ensemble des vidéos de nos interventions sur notre page dédiée.
