Expliquer et prévoir l'inflation dans la zone euro: le rôle des facteurs domestiques et globaux
Document de travail n°663. Dans ce papier, Sophie Béreau, Violaine Faubert & Katja Schmidt étudient le pouvoir explicatif et la performance prévisionnelle de la courbe de Phillips pour la zone euro à l’égard des différentes mesures de l'inflation (inflation totale et inflation sous-jacente), différentes périodes et différentes variables explicatives. Elles examinent en particulier la performance des différents indicateurs globaux dans les spécifications de la courbe de Phillips augmentée, et trouvent que les indicateurs traditionnels comme le prix de pétrole et le prix des importations fournissent une bonne identification de la courbe de Phillips augmentée pour l’inflation totale en zone euro, contrairement aux mesures de l’écart de production global proposées par Borio et Filardo (2007). En ce qui concerne les prévisions avec la courbe de Phillips, les auteurs montrent que l’exactitude des prévisions dépend fortement de la période étudiée. Les prévisions de la courbe de Phillips ont donné des résultats meilleurs au cours de la période récente (2015-2016) qu'en moyenne au cours des dix dernières années (2006-2016). La capacité de prévision de la courbe de Phillips pour l'inflation sous-jacente est plus stable et améliore la précision des prévisions par rapport aux estimations univariées. En ce qui concerne le rôle des indicateurs globaux, elles montrent qu'ils sont importants pour comprendre la dynamique de l'inflation, mais qu'ils fournissent relativement peu d'informations pour la prévision, à l’exception de l’indice de la demandée adressée à la zone euro. En outre, Béreau, Faubert et Schmidt analysent la relation Phillips et le rôle des indicateurs globaux sur l'ensemble de la distribution conditionnelle de l'inflation à l'aide d'une approche de régression quantitative dynamique. Elles constatent que le processus d'inflation est plus persistant à la queue gauche de la distribution et que l'activité domestique a une influence plus forte sur l'inflation à la queue droite de la distribution. En période d’inflation durablement faible, il est possible d'en tirer avantage afin d’améliorer la prévision.