Cette situation inquiétante requiert une coordination et une diversification des cultures au niveau mondial
Selon la Banque mondiale, la guerre en Ukraine semble avoir sensiblement affecté la production, la consommation et le commerce des produits de base. Les cours élevés du gaz pourraient se répercuter sur le prix des engrais, avec pour effet de limiter leur utilisation, ce qui réduirait le rendement des cultures de blé. Les prix du blé devraient rester élevés à court terme compte tenu du resserrement de l’offre en 2022-23 et exacerber l’insécurité alimentaire et l’inflation au niveau mondial.
Comme évoqué précédemment, le blé constitue une part importante du régime alimentaire de base, et ses prix mondiaux élevés devraient pénaliser les ménages des pays en développement, qui consacrent une fraction comparativement significative de leurs revenus à l’alimentation. Cela aura également des implications macroéconomiques notables pour ces économies, en fonction de leur degré de dépendance aux importations de blé.
Une telle situation requiert une coordination urgente et proactive au niveau mondial, comme l’ont souligné les responsables de plusieurs organisations multilatérales dans des déclarations conjointes. Plusieurs initiatives ont déjà été mises en œuvre pour remédier aux problèmes de sécurité alimentaire à l’échelle planétaire, notamment l’initiative Food and Agriculture Resilience Mission (FARM) lancée initialement par la France, le Mécanisme de financement des importations alimentaires proposé par la FAO, et l’Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire créée par le G7 et la Banque mondiale. Les agences internationales doivent poursuivre leurs efforts pour convaincre les autorités de ne pas imposer de restrictions commerciales sur le blé. Les États doivent également envisager de cesser, à court terme, d’utiliser du blé pour la production de bioéthanol afin d’améliorer l’offre mondiale destinée à l’alimentation et, ainsi, de protéger les ménages défavorisés des pénuries. Enfin, cette problématique appelle un renforcement et une diversification des capacités locales de production céréalière, en particulier dans les pays à faible revenu et qui dépendent des importations de blé, en vue de garantir la sécurité alimentaire à long terme.