Document de travail n°986. Nous étudions les croyances sur la dominance fiscale à partir d’une enquête menée auprès des ménages allemands. Nous utilisons d’abord un essai randomisé contrôlé pour identifier l’impact d’informations fiscales sur le ratio dette/PIB et les anticipations d’inflation. Nous montrons que le lien entre dette et inflation dépend essentiellement des opinions des individus sur les marges de manœuvre budgétaires. Les informations qui conduisent les individus à s’attendre à des ratios dette/PIB plus élevés les rendent plus susceptibles de réviser à la hausse leurs anticipations d’inflation. Ces effets moyens sont dus aux individus qui pensent que les ressources budgétaires sont plus limitées que les autres. En revanche, les individus qui pensent qu’il existe une marge de manœuvre budgétaire n’associent pas la dette à l’inflation. Nous rationalisons ensuite ces résultats dans un modèle néo-keynésien où les agents ont des croyances hétérogènes sur l’espace budgétaire. Nous montrons que l’hétérogénéité des croyances implique un arbitrage pour la banque centrale. Les agents qui s’attendent à une dominance fiscale dans le futur exercent une pression à la hausse sur l’inflation. Une banque centrale active peut choisir de tolérer partiellement cette inflation plus élevée en raison des coûts réels d’une stabilisation complète des prix..