L’impôt sur le revenu a joué son rôle usuel d’amortisseur, avec un poids dans la valeur ajoutée en net retrait à partir de 2009 mais qui revient en 2017 à un niveau proche de celui de 2006.
Le premier facteur de dégradation de la capacité de financement des SNF est l’accroissement du poids des rémunérations dans la valeur ajoutée depuis 2006, avec une "marche" essentiellement en 2009 (cf. Cette et Ouvrard (2018)). Ceci est en partie amorti par le CICE, visible à partir de 2015 dans la baisse du poids des impôts sur les produits nets des subventions.
Le second facteur de dégradation de la capacité de financement de 2006 à 2017 est la formation de capital (investissement brut et stocks). Celle-ci a tout d’abord fortement reculé en 2009-2010, mais elle a ensuite retrouvé un poids dans la valeur ajoutée nettement supérieur à celui de 2006 et même à celui du dernier pic de 2007. Les comptes nationaux en base 2014 confirment également, avec des données pour l’instant disponibles jusqu’en 2014, que l’augmentation de la part de l’investissement brut dans la valeur ajoutée (brute ou nette) résulte de la hausse du poids de la consommation de capital fixe, tandis que celui de l’investissement net se réduit (cf. Sicsic (2018)).
En sens inverse, la forte baisse des charges financières nettes contribue positivement à l’évolution de la capacité financière des SNF et fait plus que compenser l’effet négatif de la hausse du poids des rémunérations et de l’investissement.
Depuis 2006, baisse importante du poids des intérêts et dividendes nets
Les flux liés aux frais financiers sont importants dans le compte des SNF avec 257 Md€ de dépenses en 2017 (22% de la VA) et 224 Md€ de recettes (19% de la VA). Toutefois, au regard des difficultés comptables liées notamment aux questions de consolidation au niveau des SNF, il est préconisé d’examiner ces flux de façon nette, en recettes moins dépenses (Cf. Rapport coût du capital du CNIS (2015)).
Le graphique 3 représente ainsi la charge financière nette des SNF en pourcentage de la valeur ajoutée et ses principales composantes : intérêts nets et revenus distribués nets (dividendes), pour lesquels les SNF sont payeurs nets, et bénéfices réinvestis d’investissements directs étrangers (IDE) et autres revenus d’investissements pour lesquels les SNF sont créditrices nettes.