C’est quoi l’inflation ? 

Pour les économistes, l’inflation se définit comme la « hausse durable et généralisée des prix ». Schématiquement, il s’agit de la situation dans laquelle l’ensemble des prix – et pas seulement les prix de quelques produits – augmente dans la durée. Le taux d’inflation est mesuré en général au cours des douze derniers mois. 

Comment la mesure-t-on ?

En France, c’est l’Insee qui calcule l’inflation, à travers deux indices : l’indice des prix à la consommation (IPC), et l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui est utilisé au niveau européen. En pratique, l’Insee étudie avec une enquête auprès de milliers de ménages le panier moyen de produits et de services représentatif de la consommation au cours de l’année, puis relève tous les mois l’évolution – au cours du mois précédent – de chacun des prix composant le panier.

Pourquoi y a-t-il de l’inflation ?

Il y a trois facteurs principaux à l’origine de l’inflation : 

  • quand la demande est supérieure à l’offre : les consommateurs sont alors prêts à payer plus cher pour acquérir un produit ;
  • quand le taux de change évolue : si l’euro se déprécie par rapport au dollar (et donc qu’un euro permet « d’acheter » moins de dollars), une entreprise qui veut, par exemple, acheter du cuivre – produit dont la monnaie d’échange est le dollar – ne pourra en acheter qu’une quantité plus faible ;
  • quand les coûts de production (prix des matières premières, salaires) augmentent, les entreprises répercutent ces hausses de coûts sur leurs prix de vente.

Quel est le « bon » niveau d’inflation ?

Tous les économistes s’accordent sur les conséquences positives d’une très légère inflation. En Europe, ce taux est fixé à 2 % d’inflation par an en moyenne, ce que nous appelons notre « cible d’inflation ». 

Une cible de 2 % permet un ajustement plus facile des prix dans l’économie : une entreprise qui choisit de maintenir ses prix peut gagner des parts de marché, puisque ses prix « baissent » de 2 % en comparaison de ceux de ses concurrents. 

Ce taux permet aussi de réduire le risque de tomber dans une spirale déflationniste (une baisse généralisée de tous les prix) qui est très dommageable pour l’économie dans son ensemble : la crise des années 1930 a entraîné une période de déflation, qui a conduit au doublement du chômage en France (de 5 à 10 %), mais aussi dans d’autres pays. Il a par exemple atteint 44 % en Allemagne.

Enfin, une cible de 2 % permet d’emprunter à des taux réels attractifs pour les ménages (achats immobiliers) ou les entreprises (investissements). 

Pourquoi ramener l'inflation à 2 %

Que peut-on faire pour réduire l'inflation ? Et d'abord, c'est quoi précisément l'inflation ?
On parle d’inflation lorsqu’il y a une hausse durable et généralisée des prix des biens et services. En cas d’inflation, une même quantité de monnaie permet d’acheter moins de biens et de services, ce qui réduit le pouvoir d'achat.
Vincent Bignon, économiste chercheur à la Banque de France, explique dans cette vidéo pourquoi ramener l'inflation à 2 %.

Perception de l'inflation – Vincent Bignon

Perception de l'inflation – Vincent Bignon

Traitements contre l'inflation – Vincent Bignon

Traitements contre l'inflation – Vincent Bignon

Taux directeurs – Vincent Bignon

Quels sont les trois types de taux directeurs fixés par la BCE pour contrôler l’inflation et de quelle manière influencent-ils les taux d'intérêt ? Quels impacts ces taux ont-ils sur l'économie ?
Découvrez grâce à cette vidéo de Vincent Bignon, économiste à la Banque de France, le fonctionnement des taux directeurs.

Quel rapport avec mon pouvoir d’achat ?

On dit parfois que l’inflation est une mesure du pouvoir d’achat de la monnaie, par exemple du billet de 20 euros. La pouvoir d’achat de ce billet est mesurée par la quantité de produits et de services que ce billet peut acheter. Le pouvoir d’achat du salaire ou des revenus est définit comme la quantité de biens ou de services qu’une personne peut acquérir avec son salaire ou ses revenus. Dans l’évolution du pouvoir d’achat du salaire, deux composantes entrent en ligne de compte : l’effet de l’inflation, qui réduit le pouvoir d’achat du salaire, et la hausse ou la baisse des revenus perçus. 

Ainsi, le pouvoir d’achat baisse lorsque l’inflation augmente. Par exemple, si les prix de tous les produits et services doublent alors que le salaire n’augmente pas, alors le pouvoir d’achat est divisé par deux.

Pourquoi avons-nous l’impression que le pouvoir d’achat a baissé depuis 2022 ?

Au niveau macro, le pouvoir d’achat a augmenté sous l’effet de la baisse du chômage survenue depuis 2022 mais aussi sous l’effet de l’augmentation des aides et des transferts par l’État. Au niveau individuel, le pouvoir d’achat du SMIC a été maintenu par une indexation sur l’inflation mais il est cependant possible que, pour certains, le pouvoir d’achat ait baissé, si leurs revenus n’ont pas augmenté autant que les prix, sans que les transferts et les aides des pouvoirs publics ne compensent ces pertes. 

Une autre raison pour laquelle il est possible que nous ayons l’impression d’une perte de pouvoir d’achat est celle liée au fait que nos perceptions d’inflation sont souvent déformées. Nous faisons en effet plus attention aux prix du quotidien, que nous achetons très régulièrement (essence, alimentation, énergie), qu’aux prix des abonnements ou des achats plus exceptionnels, qui eux ont tendance à baisser. À titre d’exemple, le prix des forfaits téléphoniques a baissé de 9 % depuis dix ans, et le prix des médicaments a baissé de 4 % par an en moyenne, entre 2010 et 2022. Or nous avons également une meilleure mémoire des hausses de prix que des baisses.  

Entre 1999 et 2024, le pouvoir d’achat moyen en France a ainsi augmenté de 31 %.

Et la politique monétaire dans tout cela ?

La politique monétaire est le « remède » contre l’inflation. Celle-ci repose sur deux canaux d’actions : le canal des taux d’intérêt et le canal des anticipations d’inflation.

En augmentant les taux directeurs, les 21 banques centrales de la zone euro (dont la Banque centrale européenne et la Banque de France) tendent à augmenter les taux des prêts octroyés par les banques commerciales, ce qui réduit la pression à l’augmentation des prix. Augmenter les taux permet donc de limiter la « surchauffe » de l’économie dans le cas d’une inflation trop élevée (comme entre 2021 et 2023). À l’inverse, les diminuer permet de stimuler l’économie et donc d’éviter la déflation (comme entre 2015 et 2021).

Podcast : les perceptions de l’inflation

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S1 E3 : Les perceptions de l'inflation
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Mise à jour le 31 Janvier 2025