Ces niveaux inédits de collecte sont à mettre en relation avec la hausse du taux de rémunération du livret A et du LDDS, à 3 % au 1er février 2023, taux garanti jusqu’en janvier 2025, et avec les mesures prises en faveur de l’épargne populaire : un taux de rémunération du LEP protégeant intégralement de l’inflation, porté à 6 % au second semestre 2023 avant d’être fixé à 5 % au 1er février dernier, puis à 4 % au 1er août 2024. Il s’agit à chaque fois d’un taux supérieur à celui obtenu par l’application stricte de la formule de calcul, et nettement supérieur à l’inflation. En outre, le plafond de ce livret a été relevé à 10 000 euros au 1er octobre 2023. La hausse du nombre de LEP, amorcée depuis 2022, avec 2,6 millions de livrets ouverts en 2023, en lien avec sa rémunération particulièrement attractive et grâce aux efforts de promotion de ce livret, doit pour autant se poursuivre par un effort résolu des banques : au printemps 2024 on atteint 11,4 millions de LEP, en deçà des 19,5 millions de Français potentiellement intéressés.
Deux autres faits marquants relatifs à l’épargne des ménages ressortent de cette nouvelle édition. D’abord, le maintien d’un taux d’épargne à un niveau élevé : en 2023, le taux d’épargne se situe à 16,6 %, comme en 2022, soit plus d’un point de pourcentage supplémentaire par rapport au niveau d’avant-crise. Ensuite, la réorientation des flux d’épargne vers l’épargne réglementée et les dépôts à terme s’est intensifiée en 2023, avec des flux négatifs sur les dépôts à vue et les livrets ordinaires. Ces réallocations, largement dictées par la hiérarchie instantanée des taux, pourraient aussi permettre au PEL de retrouver son objectif initial : drainer l’épargne privée vers le financement de l’immobilier via une utilisation accrue du droit à prêt, du fait de la désormais bonne compétitivité des taux de prêt sur PEL en comparaison des taux du marché immobilier.