Premièrement, les effets des chocs passés ont commencé à s’estomper. Les prix de l’énergie, qui avaient fortement augmenté en raison de la guerre injustifiée menée par la Russie contre l’Ukraine, ont chuté et la dissipation des goulets d’étranglement mondiaux au niveau de l’offre s’est poursuivie. La seule baisse des prix de l’énergie explique pour moitié le ralentissement de l’inflation en 2023. Deuxièmement, la BCE a continué de resserrer sa politique monétaire et favorisé ainsi un nouveau repli de l’inflation, en freinant la demande. Au total, de janvier à septembre, nous avons relevé les taux d’intérêt directeurs de 200 points de base supplémentaires.
Ces décisions monétaires, sur fond d’environnement très incertain, sont restées guidées par une approche s’appuyant sur les données. Pour évaluer précisément jusqu’à quel niveau il convenait de porter les taux d’intérêt, nous avons utilisé trois critères : les perspectives d’inflation, la dynamique de l’inflation sous-jacente et la force de la transmission de la politique monétaire. À partir de septembre, nous avons constaté une amélioration des perspectives d’inflation et une transmission puissante de la politique monétaire. Toutefois, l’inflation sous-jacente restait élevée et les tensions d’origine interne sur les prix étaient fortes.
Sur la base de ces éléments, nous avons décidé que les taux d’intérêt directeurs de la BCE avaient atteint des niveaux qui, maintenus pendant une durée suffisamment longue, contribueraient fortement au retour au plus tôt de l’inflation vers notre objectif. Nous nous sommes donc engagés à conserver les taux directeurs à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire, tout en continuant à suivre une approche fondée sur les données, selon les mêmes critères, pour déterminer de manière appropriée le degré et la durée de cette orientation restrictive.