L’enquête sur les conditions de production (ECP) de la Banque de France est une enquête annuelle menée auprès des entreprises de l’industrie manufacturière sur une semaine de référence en septembre, portant sur différentes contraintes de production auxquelles elles sont confrontées pour accroître leur activité.
Le volet thématique de l’édition 2022 se penche sur l’exposition des entreprises aux risques climatiques et énergétiques, ainsi que sur les stratégies qu’elles adoptent pour maîtriser leurs coûts de production et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans le contexte de la transition énergétique.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France pour atteindre ses objectifs climatiques nécessite une décarbonation rapide des processus de production. En 2020, l’industrie – y compris la construction – représentait 19 % de la consommation finale énergétique de la France (ministère de la Transition énergétique, 2022) et 18 % des émissions de gaz à effet de serre (ministère de la Transition énergétique et I4CE, 2022). Si la chimie, la métallurgie et la fabrication de minéraux non métalliques représentent 75 % des émissions de l’industrie, tous les sous‑secteurs devront néanmoins se transformer pour atteindre la neutralité carbone en 2050. En plus de sa consommation énergétique propre, l’industrie va devoir s’adapter à moyen terme pour répondre aux évolutions de la demande, qui vont réorienter le système de production vers les secteurs et les technologies propres.
Cette réallocation implique de débloquer des montants d’investissement considérables. L’exposition des entreprises aux risques climatiques et énergétiques est susceptible d’influencer leur comportement d’investissement, dans le cadre de la transition énergétique. Notre enquête propose une nouvelle mesure de la perception des entreprises sur leur exposition à ces risques.
De plus, les chocs sur les prix de l’énergie durant la période de transition pourraient conduire les entreprises à changer de stratégie. La hausse des risques pesant sur les énergies carbonées peut créer des incitations à accélérer la transition énergétique, mais peut aussi justifier un accompagnement des pouvoirs publics en cas de choc abrupt sur les prix et sur les approvisionnements. À ce titre, l’économie française s’est révélée plutôt résiliente face au choc de 2022. Certaines questions de l’enquête permettent de tirer de premiers enseignements concernant l’hétérogénéité de l’exposition et la diversité des leviers d’ajustement des entreprises à court terme face aux chocs sur l’énergie.
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