S’agissant des fondamentaux, entre le premier trimestre 2016 et le deuxième trimestre 2017, le taux de chômage a reculé de 0,6pp en France, contre 0,9pp dans la zone euro. Ainsi, les différentes conditions sur le marché du travail expliquent 0,3pp de l’écart d’inflation sous-jacente, (cf. barres vertes du graphique 3).
En outre, depuis 2003, la zone euro connaît en moyenne une inflation sous-jacente plus élevée de 0,1pp que la France (cf. contribution de la constante à l’écart d’inflation sous-jacente entre zone euro et France, graphique 3). Une partie de cet écart provient de l’évolution du prix des appareils électriques, inclus dans la sous-composante "produits manufacturés" de l’inflation sous-jacente, qui diverge fortement entre les pays de la zone euro. Une différence de traitement par les instituts statistiques nationaux de "l’effet qualité" des appareils électriques pourrait expliquer cette divergence. De plus, depuis 2008, les mesures votées dans le cadre de l’Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) tendent à renforcer l’usage des médicaments génériques en France, qui sont moins onéreux, ce qui contribue également à la modération de l’inflation française.
Le reste de l’écart d’inflation sous-jacente observé au deuxième trimestre 2017, soit 0,2pp, s’explique par des chocs temporaires (cf. barres grises, graphique 3), et particulièrement par la baisse ponctuelle du prix des communications observée en France depuis le premier trimestre 2017.
L’écart pourrait persister en 2018
L’élimination de l’effet de la baisse du prix des communications du T1 2017 devrait ramener l’inflation sous-jacente prévue en France vers celle issue de la courbe de Phillips, ce qui contribuerait à diminuer l’écart d’inflation entre zone euro et France.
Cependant, d’autres facteurs spécifiques, comme la baisse des loyers HLM votée en première lecture par l’Assemblée nationale, pourraient avoir un impact négatif sur l’inflation sous-jacente en France dès 2018, et ralentiraient ainsi la convergence de l’inflation sous-jacente française avec celle de la zone euro.
En outre, le taux de chômage baisserait en France et dans le reste de la zone euro, mais probablement sans modifier l’écart de taux de chômage entre la France et l’ensemble de la zone euro. De ce fait, l’écart d’inflation sous-jacente pourrait persister en 2018.